Le dernier rapport du Conseil de la concurrence révèle que «l’inflation totale est passée de 3,1% en début de 2022 à 8,3% à la fin de l’année», et fait remarquer que «cette inflation a été moins volatile comparativement à la période où culminait la crise pandémique».
Les autorités compétentes ont donc instauré «des mesures de contrepoids pour limiter l’impact de l’inflation importée et assurer l’approvisionnement normal des marchés».
De plus, «des politiques redistributives visant à réaffecter les ressources aux secteurs productifs fragilisés et aux ménages à faible revenu» ont été adoptées.
Ainsi, «malgré les tensions sur l’offre, les différents marchés nationaux des matières premières et des produits de base n’ont pas connu de perturbations significatives», relaie Al Akhbar ce jeudi 7 septembre, dans un article reprenant le rapport du Conseil de la concurrence.
Selon ce document, «le gouvernement s’est attelé à rééquilibrer les insuffisances de la production nationale en facilitant davantage les démarches d’importation notamment pour certaines denrées à forte consommation».
Par ailleurs, «la composante sous-jacente de l’inflation a quasiment suivi la même trajectoire de l’inflation totale, se situant en 2022 à un niveau moyen de 6,6%, similaire de celui de l’inflation totale».
S’agissant des familles de produits se situant au sommet des taux d’inflation annuels, le rapport énumère «les produits alimentaires, en particulier le pain et les céréales (+14,4%), les huiles et graisses (+26,4%), les légumes (+15,7%), et les produits énergétiques, principalement les carburants et lubrifiants pour véhicules de tourisme (+42,3%)».
Cette situation s’explique par le fait que «le point commun entre ces produits est leur forte sensibilité aux hausses des cours internationaux des commodités et aux facteurs climatiques».
Toutefois, selon ce rapport, «cela n’exclut pas l’existence de paramètres additionnels en rapport avec l’approvisionnement et la distribution de ces produits et qui peuvent expliquer l’affermissement de leur inflation au-delà des facteurs saisonniers».
Par ailleurs, «ces facteurs ont été mis en évidence par plusieurs avis rendus par le Conseil de la concurrence, notamment celui de l’examen du respect des règles de concurrence libre et loyale par les producteurs et les importateurs des huiles de tables et celui portant sur la flambée des prix des intrants et matières premières au niveau mondial et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux (cas des carburants)».
«Exacerbée par la dépréciation du dirham face aux principales monnaies étrangères, de 1,7% en termes nominaux et de 3,2% en termes réels selon les données de Bank Al-Maghrib, l’inflation importée s’est transformée en inflation par les coûts poussant les importateurs et les producteurs à répercuter les hausses des prix à l’importation sur les prix internes», indique le document, qui précise que «si l’inflation par les coûts perdure, elle risque de mettre en mouvement une «spirale inflationniste» dès que «l’augmentation généralisée des prix est suivie par une hausse massive des salaires».
Parallèlement, il est apparu que l’inflation observée en 2022 a également des sources domestiques et endogènes bien qu’elles soient de faible intensité comparativement aux sources exogènes. Ces sources, explique le rapport, «sont davantage liées aux circuits d’approvisionnement des marchés et de distribution des biens au consommateur final».
Par ailleurs, ajoute le rapport, «la montée de l’inflation a coïncidé avec une augmentation du rythme de la circulation monétaire vu que les besoins en liquidités des banques sont passés de 64,6 MMDH en moyenne hebdomadaire au 1er trimestre à 87,8 MMDH en moyenne hebdomadaire au dernier trimestre de 2022. Pour y répondre, Bank Al-Maghrib a dû augmenter ses injections de 83,4 MMDH à 102,5 MMDH».
Selon les conclusions de ce rapport, «l’hypothèse d’une inflation monétaire est tout à fait plausible compte tenu de l’instabilité de l’offre, notamment si elle se situe à un niveau inférieur de celui de la demande».