Le compte sur carnet, le grand gagnant du confinement

Après une période de flou due à la propagation du coronavirus et l’arrêt temporaire d’activité dans des pans entiers de l’économie, le comportement financier des ménages s’est désormais adapté au contexte avec un renforcement de l’épargne de précaution, affirme L’Economiste dans son édition du jour. Le journal assure que «les sorties enregistrées en mars sur les comptes sur carnet ont été depuis reconstituées». Il précise que «la collecte nette a été de 800 millions de dirhams en avril», pour atteindre 168,5 milliards de dirhams. Le quotidien explique ce rebond rapide de l’encours par la baisse de la consommation. «Cela soutient aussi le bond de 8,6% de l’encours des comptes chèques et comptes courants sur un an et de pratiquement 2%, soit 11 milliards de dirhams, depuis le début de l’année», ajoute-t-il.

L’Economiste est convaincu que les versements sur les comptes sur carnet pourraient se renforcer dans les mois à venir, compte tenu «des inquiétudes manifestées par les ménages», inquiétudes exacerbées par les prévisions de dégradation des conditions sur le marché du travail, avec un taux de chômage qui grimperait à 14,8%. D’après Marouane Hatim, économiste et enseignant-chercheur, cité par le journal, le compte sur carnet «est un instrument qui garantit le capital, et l’épargne est mobilisable facilement». Il écarte toute «décollecte, même après la reprise». D’autant plus que les amnisties, comme le relève le quotidien, favorisent la collecte à court terme. D’ailleurs, il est considéré comme «un produit qui a toujours de l’avenir». Son encours est insensible à la baisse du rendement depuis plusieurs années et a été fixé à 1,74% au deuxième semestre 2020.