Theresa May a réussi à convaincre les 22 ministres de son gouvernement de soutenir l’accord de retrait conclu mardi, à Bruxelles, avec les négociateurs européens. «C'est une décision qui sert au mieux les intérêts de l'ensemble du Royaume-Uni », a-t-elle déclaré à l’issue de la réunion qui a duré plus de cinq heures, peut-on lire sur le site de BFM Business.
Theresa May a dû affronter un cabinet divisé entre pro-européens et eurosceptiques et répondre aux critiques des europhobes, furieux des concessions accordées par la cheffe du gouvernement, afin d’éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande et préserver les accords de paix de 1998. Le Royaume-Uni va en effet se maintenir dans une union douanière avec l’Union européenne, le temps de signer un accord commercial avec les Européens.
Londres devra, pendant l’intervalle, continuer de respecter les normes de l’UE, et ne pourra donc pas signer des accords commerciaux hors de l’UE, comme l’avaient promis les pro-Brexit pendant la campagne du référendum. On est donc très loin des slogans «take back control» assénés par les partisans d’une rupture nette avec l’UE. L’un de leurs chefs de file, l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, a d’ailleurs fustigé ce projet d’accord, estimant qu’il allait transformer le Royaume-Uni en «État vassal».
Mais Theresa May n’est pas au bout de ses peines. «Je sais que des jours difficiles nous attendent et que l'accord sera examiné à la loupe», a-t-elle reconnu. Car la Première ministre doit maintenant convaincre le Parlement britannique de voter le projet d'accord. La Chambre des Communes doit examiner et se prononcer sur le texte avant la pause des fêtes de fin d’année.