La transformation économique des médinas du Maroc

Dans les ruelles de la médina de Salé, qui a fait l'objet, deux années durant, à un ambitieux projet de restauration.

Revue de presseLe Maroc mise sur la revitalisation de ses anciennes médinas pour stimuler l’économie locale. Les efforts du gouvernement et du secteur privé pour moderniser le commerce traditionnel sont réels. Formation au e-commerce, digitalisation et nouveaux partenariats bancaires sont au cœur de cette transformation. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 04/07/2024 à 21h24

Les anciennes médinas du Maroc sont aujourd’hui au cœur d’une transformation économique majeure. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco, reprenant les conclusions de la Journée nationale du commerçant, un événement organisé à Fès. Intervenant lors de cette rencontre, le ministre de l’Industrie et du commerce, a déclaré: «Les médinas constituent non seulement un pilier essentiel de l’économie locale, mais aussi un vecteur de préservation du patrimoine national, objet d’un chantier royal de réhabilitation».

Les efforts se concentrent sur le renforcement de l’infrastructure commerciale et l’accompagnement des professionnels pour qu’ils puissent s’adapter aux évolutions rapides du commerce mondial. Des avancées significatives ont été réalisées, notamment dans le domaine du commerce électronique. «Près de 4.000 commerçants ont été formés et équipés pour intégrer l’écosystème du e-commerce, acquérant les compétences nécessaires pour la vente en ligne et l’utilisation des plateformes numériques», lit-on.

En termes de digitalisation, 110 startups ont été incubées dans le cadre de la plateforme nationale dédiée à la digitalisation du secteur du commerce, Moroccan Retail Tech Builder (MRTB), avec l’objectif d’atteindre 150 startups d’ici fin 2024. Reste que l’impact réel des différentes mesures n’a pas encore atteint les objectifs escomptés, particulièrement en ce qui concerne l’amélioration du quotidien des commerçants.

Pour stimuler le secteur, Fès, qui abrite la plus grande médina au monde, a fait de 2023-2024 «l’année du commerçant par excellence», lançant plusieurs initiatives d’accompagnement et d’orientation, particulièrement ciblées sur les commerçants des anciennes médinas.

Le secteur bancaire s’implique également dans cette dynamique de soutien. Par exemple, plusieurs mesures phare ont été mises en place par Al-Barid Bank, dont notamment l’adoption d’un prélèvement forfaitaire au lieu d’un pourcentage sur les transactions par carte bancaire, visant à alléger les charges des commerçants et à encourager l’adoption des paiements électroniques.

D’ailleurs, deux conventions portant sur l’accompagnement du commerce de proximité, ont été signées à cette occasion entre le ministère de l’Industrie et du commerce, le Groupe Al Barid Bank, la Société marocaine de distribution et de transport des marchandises et des messageries, l’enseigne Atacadao et l’enseigne Marjane Holding.

Ces deux conventions visent le renforcement de la compétitivité et de l’agilité des commerces de proximité à travers un accompagnement intégré des commerçants. Cela inclut l’amélioration de leur accès aux centrales d’achat des enseignes pour bénéficier de leur pouvoir de négociation et de leur expertise, le financement en facilité de caisse, l’'inclusion financière, la digitalisation de l’approvisionnement et la structuration de la livraison. Une offre bancaire destinée aux commerçants, afin de leur fournir des services de financement et des solutions de paiement numériques, est en gestation.

Par Nabil Ouzzane
Le 04/07/2024 à 21h24