La Direction de la pêche maritime a finalement cédé aux pressions exercées par les propriétaires et exploitants de navires de pêche, donnant ainsi suite à leur demande de relancer la saison hivernale de la pêche au poulpe, et ce, malgré les mises en garde émises à ce sujet. Selon le quotidien Al Akhbar de ce mercredi 31 décembre, les professionnels de la mer, soutenus par plusieurs élus représentant leurs instances, ont intensifié leurs pressions sur la Direction de la pêche au cours des trois derniers jours afin d’obtenir un arrêté ministériel autorisant la reprise immédiate de la pêche au poulpe. Ces acteurs ont fermement rejeté toute possibilité de report, quelles que soient les justifications avancées. Ils ont finalement obtenu gain de cause. La Direction a annoncé la reprise du calendrier hivernal de la pêche, malgré les alertes concernant la préservation de cette ressource, notamment dans certaines zones maritimes sensibles.
Lors de la réunion de suivi de la pêche au poulpe tenue la semaine dernière, les participants ont été confrontés à la réalité de la situation sur le terrain. Les conclusions des recherches scientifiques menées par l’Institut national de recherche halieutique ont révélé que certaines zones de pêche n’étaient pas encore prêtes à accueillir une reprise des activités. Plus particulièrement, la partie sud de la zone dite de «Sintra» abrite une forte concentration de jeunes poulpes, ce qui indique que leur période de reproduction y est encore tardive. À l’inverse, dans la zone nord, les tailles observées permettent une exploitation durable.
Pour concilier les demandes pressantes des professionnels et la protection des jeunes poulpes, la Direction a décidé de reprendre la saison hivernale tout en interdisant la pêche dans les zones où la population juvénile est concentrée, et ce jusqu’au 15 janvier prochain, avec la possibilité de réévaluer cette période en fonction des indicateurs biologiques de la ressource, a-t-on lu dans Al Akhbar. La saison débutera officiellement ce jeudi 1er janvier et se poursuivra jusqu’au 31 mars. La quantité totale de poulpe autorisée à la capture est fixée à 32 940 tonnes, réparties entre les trois types de flotte actifs dans la zone. Ainsi, la pêche en haute mer se voit attribuer 20 752,2 tonnes, la pêche côtière 3 623,4 tonnes et la pêche traditionnelle 8 564,4 tonnes. Par ailleurs, l’unité subordonnée 1 (comprenant Boujdour, le port de Fatisat et Sidi Ghazi) bénéficie d’une allocation spécifique de 3 660 tonnes, indépendante de la quantité globale.
Il convient de rappeler que la Direction avait déjà pris, le 11 septembre dernier, un arrêté ministériel (n° 25/07) suspendant l’activité de pêche au poulpe le long des côtes nationales pour une période de trois mois, du 16 septembre au 15 décembre, afin de réduire la pression sur les stocks. La reprise de la saison hivernale, initialement prévue le 15 décembre, avait été reportée de 15 jours en raison de la concentration de jeunes poulpes dans le sud et du manque de récupération des stocks. Ce report avait été justifié par l’avis scientifique de l’Institut national de recherche halieutique en date du 2 décembre, ainsi que par les orientations du plan global Halieutis, qui prône une exploitation durable des ressources halieutiques. La reprise a donc été finalement fixée au 1er janvier, avec pour objectif de concilier activités économiques et préservation des ressources.








