Dans son édition du jour, L’Economiste s'est entretenu avec Hicham Zanati Serghini, DG de la CCG, qui a livré le dernier bilan d'activité 2020, dont le quotidien reprend les principaux points.
Bilan 2020"Dans le cadre des dispositifs exceptionnels Oxygène et Relance, nous avons pu enregistrer, au 31 décembre 2020, pas moins de 86.000 opérations de garantie de crédits, consentis en faveur de près de 66.200 entreprises. Nous parlons d’un volume de crédits de plus de 53 milliards de dirhams. Sur les 86.000 crédits garantis, 84% ont bénéficié à des TPE, 15% à des PME, et le 1% restant a été destiné aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) et grandes Entreprises (GE). Par secteurs d’activité, l’industrie et le commerce/distribution arrivent en tête du volume des crédits octroyés par les banques, avec 29% chacun, suivis par le BTP avec 15% des engagements et les services à hauteur de 8%".
Les crédits n’ont profité qu’à une faible population d’entreprises"Ces mécanismes de garantie ont pour objectif de faciliter l’octroi par les banques de prêts de trésorerie aux entreprises qui ont souffert des conséquences de la pandémie de Covid-19 et qui devraient financer la baisse du chiffre d’affaires des entreprises et faire face principalement à leurs charges fixes, en période de confinement notamment". Il ne s'agit "pas des aides ou des subventions qui sont distribuées par l’Etat, mais des crédits servis par les banques et garantis par l’Etat à des taux exceptionnels". Donc, "l'entreprise doit être viable et à même de rembourser sa dette. Plus l’entreprise est organisée, transparente, plus cet accès se fait facilement". Le Maroc compte un peu moins de 250.000 entreprises personnes morales actives.
Relation CCG/banques et situation des impayésIl s'agit de construire, avec les banques, des process de plus en plus dématérialisés, avec une délégation de la décision d’octroi de la garantie pour les dossiers inférieurs à 1 million de dirhams de manière quasi automatique, via les systèmes d’information respectifs. A cela s'ajoute le relèvement du niveau de la délégation à 2 millions de dirhams pour Oxygène et 5 millions de dirhams pour Relance qui a permis aux banques d'avoir toute latitude, dès lors que sont respectés les règles et les critères propres à chaque mécanisme de garantie, d’abord de décider de l’octroi du crédit et de la garantie Oxygène et Relance, ensuite de signer les contrats et, enfin, de procéder aux déblocages des crédits.
Pour ce qui est des impayés, il semble trop tôt pour donner une tendance. "Les crédits Oxygène convertis en CMT, ainsi que les crédits Relance, sont en période de différé d’amortissement. Les premières échéances en principal commenceront à tomber après un an, voire deux pour les crédits Relance". Ceci dit, "nous suivons de près la situation des engagements à travers un reporting régulier et fréquent de chaque banque sur son portefeuille garanti."
La dynamique d'Intelaka Après l'arrêt imposé par la pandémie, le programme Intelaka a, dès la reprise de l’activité économique en juin dernier, connu un retour progressif à la normale à partir du mois de juillet, avant un trend haussier de la production à partir du mois de septembre dernier. "Au 31 décembre 2020, soit moins d’une année après son lancement, Intelaka a permis le financement de près de 12.500 TPE, et ce à travers plus de 15.085 crédits bancaires garantis par les produits Intelaka et Intelaka Al Moustatmir Al Qaraoui pour un volume de crédits de l’ordre de 2,8 milliards de dirhams, majoritairement destinés à l’investissement", note le quotidien qui précise que ces crédits ont profité aux secteurs du commerce et de la distribution (30%), de l’agriculture (21%), de l’industrie (21%) et des services (12%).