La 5G au Maroc: c’est pour quand?

C’est un engagement du gouvernement, mais aussi une exigence de la Fédération internationale de football (FIFA): la 5G doit être déployée au Maroc avant le Mondial 2030.. DR

Revue de presseÀ seulement quelques années du Mondial 2030, où tous les regards seront rivés sur le Maroc, le pays ambitionne de réaliser un bond en avant, y compris dans le domaine des télécoms, avec le lancement de la technologie 5G. Mais où en est-on ? Cet article est une revue de presse tirée du magazine Challenge.

Le 17/12/2024 à 20h52

C’est un engagement du gouvernement, mais aussi une exigence de la Fédération internationale de football (FIFA): la 5G doit être déployée au Maroc avant le Mondial 2030. Selon l’Exécutif, cette technologie devrait couvrir 25% du territoire national d’ici 2026 pour atteindre, à terme, 70 % de la population. Cependant, à ce jour, aucune annonce concrète n’a été faite, constate le magazine Challenge.

Citant des sources proches du dossier, Challenge explique que l’un des principaux défis réside dans la mutualisation des efforts des opérateurs en matière d’équipements, compte tenu des coûts élevés des investissements. Lors de la précédente Coupe du monde, le Qatar avait consacré pas moins de 20 milliards de dollars pour déployer ses infrastructures télécoms. Aujourd’hui, une pression s’exerce sur l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) pour lancer l’appel d’offres de la 5G. «Plusieurs réunions ont eu lieu avec les principaux fournisseurs, tels que Huawei, Nokia et Ericsson, ainsi qu’avec les opérateurs concernés», précise le magazine.

L’urgence est palpable: les exigences techniques liées à l’organisation du Mondial nécessitent l’accélération, dès cette année, d’une série de projets structurants, notamment l’attribution des licences 5G. Le président de l’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc (AUSIM), Hicham Chiguer, affirme que la 5G fera ses premières apparitions au Maroc courant 2025. Le Maroc pourrait ainsi devenir le premier pays à introduire cette technologie sur le continent.

Techniquement, la 5G offrira un débit jusqu’à 10 fois supérieur à celui de la 4G, permettant par exemple de réduire le temps de téléchargement d’un film en haute définition de 1 h 40 à seulement 20 minutes. Pour l’utilisateur, cela signifie un accès plus rapide à des contenus audiovisuels en haute définition et aux jeux en streaming, un secteur en pleine expansion.

«Mais plus que la vitesse, c’est la capacité de transmettre en masse des milliards de données, sans congestion, qui constitue la principale avancée par rapport aux réseaux mobiles précédents. La 5G est souvent décrite comme la technologie de l’Internet des objets, un monde où des équipements connectés à Internet pourront interagir entre eux, sans intervention humaine», lit-on également dans l’article.

L’adoption de cette technologie de haut débit nécessite, au préalable, la généralisation de la fibre optique à l’ensemble du territoire. Au Maroc, bien que cette technologie soit déjà présente, sa couverture reste relativement limitée. Ce retard s’explique notamment par les contraintes d’un cadre réglementaire particulièrement rigide.

La loi sur les télécoms n’a pas prévu l’infrastructure intermédiaire des opérateurs d’infrastructures télécoms. «Ce cadre rigide empêche le partage et la mutualisation de ces infrastructures. Certains acteurs publics, qui disposent de réseaux de fibres optiques sous-utilisés (comme l’ONCF, l’ONEE et ADM), ne peuvent pas les commercialiser auprès d’autres opérateurs très demandeurs en connectivité télécoms, en dehors des opérateurs traditionnels. Par exemple, l’ONCF possède un réseau de fibre optique de 2 700 km, dont 70% ne sont pas exploités», souligne le magazine.

Par Lamia Elouali
Le 17/12/2024 à 20h52