Interview. Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM, dévoile tout du potentiel gazier du Maroc

Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM revienbt sur la tratégie pour contrer la fin de l’approvisionnement du gaz naturel algérien via le gazoduc Maghreb-Europe.

Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM revienbt sur la tratégie pour contrer la fin de l’approvisionnement du gaz naturel algérien via le gazoduc Maghreb-Europe. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 17/01/2022 à 17h48

VidéoLa patronne de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a assuré que le Maroc est doté d’une stratégie pour contrer la fin de l’approvisionnement du gaz naturel algérien via le gazoduc Maghreb-Europe. Amina Benkhadra a par ailleurs confirmé l’importance de la découverte de gaz au large de Larache, par la firme britannique Chariot.

«Nous avons une stratégie pour faire face à la fermeture, depuis le 31 octobre dernier, du gazoduc Maghreb-Europe et nous travaillons sur ce projet qui nous permettra d’assurer une sécurité en matière d'approvisionnement en électricité à partir de diverses centrales de production marocaines», a affirmé Amina Benkhadra, dans d’un entretien avec Le360.

La responsable a en outre indiqué que le gazoduc, qui est devenu la propriété de l’Etat marocain, «reste, jusqu’à aujourd’hui, soumis techniquement à un entretien constant».

La directrice générale de l’ONHYM s’est en outre attardée sur les récentes découvertes de gaz dans le gisement Anchois-2 de Larache, octroyé dans le cadre du permis Lixus Offshore, et dans le site de Guercif, près de Taza.

La production du gaz naturel à partir du gisement de Larache démarrera à la fin de 2024, a-t-elle confirmé. Le gaz de Larache pourrait servir à produire de l'électricité, via l’alimentation des centrales de Kénitra, Mohammedia ou Tahaddart et à fournir des industriels de la zone de Kénitra.

Au cours des années 2022 et 2023, seront exécutés de nombreux travaux «liés à l’évaluation du potentiel en gaz et à des études de simulation des réservoirs géologiques», a souligné Amina Benkhadra.

D’autres étapes vont concerner, avant celle d’une prise de décision sur la valeur des investissements, «des études d’ingénierie comprenant des expertises sur l’impact environnemental et le tracé des canalisations».

Selon la patronne de l’ONHYM, l’intégration de tous les résultats et leurs interprétations permettront d’évaluer le potentiel gazier à développer sur cette zone.

Les données préliminaires de la découverte du gisement de Larache font ressortir la «présence d’une accumulation de gaz de bonne qualité au niveau du puits Anchois-2, sur une épaisseur nette totalisant 100 mètres répartis sur 6 zones, d’épaisseur variant de 8 à 30 mètres pour chacune des zones».

Les travaux de forage ont débuté le 17 décembre 2021 pour atteindre la profondeur finale de 2.512 mètres le 31 décembre 2021. Quelques jours plus tard, le 10 janvier, Chariot annonçait «une importante découverte» de gaz au puits Anchois-2.

«Une découverte qui dépasse largement nos attentes», avait commenté Adonis Pouroulis, PDG par intérim de Chariot. Il faut rappeler que l’entreprise Chariot, par le biais de sa filiale à 100%, Chariot Oil & Gas Holdings (Maroc) Limited, détient une participation de 75% en partenariat avec l'ONHYM qui possède une part de 25%.

«La production du gisement d’Anchois-2 doit alimenter en priorité les besoins nationaux en gaz avant de vendre, si la capacité le permet, à l’étranger», a ainsi expliqué la directrice générale de l'ONHYM.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 17/01/2022 à 17h48