Infrastructures, énergies, commerce... comment le Maroc et la Belgique veulent renforcer leur coopération économique

Le Premier ministre belge, Alexander de Croo, et le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, lors de la rencontre économique Maroc-Belgique, tenue le 16 avril 2024 au siège de la CGEM, à Casablanca.

Le 16/04/2024 à 13h52

VidéoLe Maroc et la Belgique veulent donner un coup d’accélérateur à leur partenariat économique. Des Infrastructures aux énergies renouvelables, en passant par les échanges commerciaux, les opportunités de coopération se nichent dans différents secteurs.

Une rencontre économique Maroc-Belgique a été organisée, ce mardi 16 avril, au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), à Casablanca, en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et de son homologue belge, Alexander De Croo, ainsi que d’une importante délégation d’opérateurs belges opérant dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Objectif: explorer les opportunités d’affaires et d’investissement entre le Maroc et la Belgique.

«Nos liens, tissés au fil de 150 années, ont bien évolué grâce à un dialogue régulier et sincère. Et la coopération économique entre nos deux pays repose actuellement sur des fondamentaux solides», s’est félicité Chakib Alj, président de la CGEM. «En plus de la volonté et du cadre politiques, il existe un maillage important d’entreprises belges au Maroc dans divers secteurs stratégiques, ainsi qu’une grande diaspora marocaine établie en Belgique, qui compte énormément de hauts potentiels et d’entrepreneurs exceptionnels», a-t-il poursuivi.

Toutefois, le patron des patrons a estimé que les opportunités économiques n’ont pas été pleinement saisies. «Si nous regardons certains chiffres, nous constatons que nous pouvons aller beaucoup plus loin. Je prendrais l’exemple de nos échanges commerciaux, ils ont été de l’ordre de 2,5 milliards de dirhams en 2023, ce qui ne reflète pas réellement le potentiel existant. Nous gagnerions à développer ces échanges, mais nous gagnerions aussi et surtout à promouvoir davantage l’investissement entre les entreprises marocaines et belges. En effet, c’est l’investissement qui drive le commerce et qui accélère la croissance».

D’après le président de la CGEM, la convergence entre l’expertise technologique belge dans les EnR et l’expérience du Maroc dans le solaire et l’éolien, pourra aboutir à des projets très intéressants dans la production, le stockage et l’exportation d’énergie propre et abordable. «Il s’agit d’un enjeu de taille dans un contexte de choc énergétique et au moment où l’économie mondiale est appelée à se décarboner», a-t-il fait observer.

Un nouveau vent souffle au Maroc

Un avis partagé par Alexander De Croo, Premier ministre de Belgique, qui s’est dit extrêmement satisfait des avancées réalisées lors de sa visite au Maroc, où il était accompagné de cinq ministres et des représentants de 25 entreprises belges. Il a aussi relevé le potentiel de développement industriel et énergétique au Maroc, ajoutant que la Belgique était prête à soutenir et à participer à ces initiatives.

«Il est évident qu’un nouveau vent souffle au Maroc. Le potentiel de développement industriel y est considérable. Je pense que la Belgique a beaucoup à offrir, mais il est clair que le Maroc a également énormément à apporter. L’offre marocaine en matière de développement est immense, et nous espérons sincèrement pouvoir collaborer», a-t-il déclaré.

«Nous avons clairement ressenti, lors de nos échanges, la volonté mutuelle de faire travailler conjointement les entreprises de nos deux pays. Nous observons avec un grand intérêt ce qui se passe au Maroc, notamment dans les domaines du développement industriel et des énergies renouvelables, ainsi que dans les événements majeurs comme la Coupe du monde de football. Nous espérons pouvoir y participer activement», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre belge a également mis en avant les liens personnels profonds entre les deux pays, avec une personne sur vingt en Belgique ayant des origines familiales au Maroc, un atout qui enrichit et concrétise les relations bilatérales.

Le défi pour les deux pays sera désormais de traduire cette dynamique positive en actions concrètes et en projets de développement durable qui bénéficieront tant à l’économie marocaine qu’à la belge. «Cette rencontre a clairement établi les fondations pour une ère de coopération renforcée et de croissance partagée entre le Maroc et la Belgique», a conclu le Premier ministre belge.

Par Hajar Kharroubi et Abderrahim Et-Tahiry
Le 16/04/2024 à 13h52