Le secteur des industries pharmaceutiques cherche plus de compétitivité. D’où l'appel des opérateurs à la mise en place d’urgence d'une régulation plus transparente de l’octroi des autorisations de mise sur le marché (AMM). C’est ce que rapporte Les Inspirations ÉCO dans son édition du jour qui relève que «face à l’absence de priorité pour les génériques fabriqués au Maroc dans les appels d’offres publiques, la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a tiré la sonnette d'alarme». Et pour cause, on déplore, selon lui, une baisse constante de la consommation locale des produits issus des lignes de production des industriels marocains depuis les années 90.
Pour illustrer, le journal avance les derniers indicateurs des échanges extérieurs de l'Office des changes disponibles (fin novembre 2021), avec une hausse de plus de 30% des achats des produits finis de consommation à 111,767 MMDH à fin novembre 2021. Il explique que «cette évolution provient, essentiellement, de l’augmentation des achats de voitures de tourisme (+5,277 MMDH) et de ceux des médicaments et autres produits pharmaceutiques (+5,242 MMDH) attribuable à l’acquisition de vaccins anti-Covid-19».
Pire, il avance que «le Maroc importe des médicaments génériques à des prix plus élevés que ceux déjà fabriqués localement» et préconise que lorsqu’il y a sur le marché marocain deux génériques d’un même médicament, d’en arrêter l’importation. Dans le même sens, le journal cite les recommandations du CSMD, à commencer par la restauration de la confiance dans le système de santé et l’accessibilité à des soins abordables et de qualité pour tous les citoyens. Elle préconise de renforcer l'indépendance du Maroc à plus de 80%, en matière de fabrication de médicaments, de vaccins et de dispositifs médicaux.
Il est aussi question de mieux protéger l’industrie locale puisque «la seule disposition est l’obligation de disposer d’un site de production, pour avoir le statut d’établissement pharmaceutique industriel». Il faut dire qu’il «y a une forte augmentation des importations, 55% entre 2009 et 2018, alors que la fabrication locale est passée d’une couverture de 75%, dans les années 90, à 50% en 2018».
Le quotidien relève aussi la pénétration insuffisante des médicaments génériques, qui représentent seulement 39% des quantités de médicaments consommés sur le marché privé au Maroc, contre 98% aux Etats-Unis.