La première Journée nationale de l’Industrie a eu lieu mercredi 29 mars à Casablanca, à l’initiative du ministère de l’Industrie et du Commerce et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cet évènement, qui a réuni acteurs publics et privés, ministères, institutionnels et fédérations professionnelles, a été l’occasion d’échanger autour de l’avenir de l’industrie nationale, ses atouts et ses défis.
Création d’emplois pour les jeunes
Une ligne directrice a ainsi été établie par le roi Mohammed VI dans un message adressé aux participants, et dont la lecture a été donnée par le ministre de l’Industrie et du Commerce Ryad Mezzour, pour atteindre le plein potentiel du secteur. Il s’agit notamment de garantir la souveraineté de la plateforme nationale, d’assurer la montée en compétence du capital humain et de relever le défi de la décarbonation.
«Les directives royales sont claires: c’est une nouvelle ère qui attend l’industrie nationale. Ce nouveau chapitre devra reposer sur la souveraineté comme moyen et objectif. La priorité sera avant tout donnée à la création de postes d’emplois stables pour les jeunes», a souligné Ryad Mezzour.
Selon le ministre, près de 94.000 emplois ont été créés dans le secteur depuis le début du mandat du gouvernement, avec l’objectif de dépasser les 400.000 emplois créés à terme. Pour ce faire, la plateforme nationale devra se réinventer, introduire de nouveaux métiers et capitaliser sur la transformation technologique, a-t-il souligné.
Révolution technologique
La nouvelle vision stratégique pour l’Industrie a également été saluée par le secteur privé. Le président de la CGEM Chakib Alj a ainsi assuré que «toutes des composantes du secteur sont mobilisées pour faire de l’Industrie l’avenir économique du Maroc».
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Plusieurs challenges attendent toutefois le secteur, notamment le défi technologique qui nécessite des investissements importants pour permettre aux industriels marocains de se mettre au niveau de la concurrence internationale. Moins de 0,8% du PIB au Maroc est consacré à la recherche, contre plus de 2,8% dans les pays développés, a regretté Chakib Alj.
«L’industrie du futur a besoin de recherche et de développement pour valoriser la production. J’invite ainsi tous les acteurs du secteur privé à tirer profit de l’enveloppe budgétaire de 300 millions de dirhams mobilisée pour la recherche afin de monter en compétence et améliorer leur productivité», a-t-il souligné.
Décarboner pour mieux se positionner
Comme souligné dans le message royal, l’Industrie marocaine devra accélérer sa décarbonation durant les prochaines années pour assurer son positionnement sur le marché international, mais aussi pour «drainer les investisseurs étrangers en quête d’opportunités dans les secteurs de l’économie verte».
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Une nécessité déjà prise en compte par les secteurs industriels stratégiques, et à leur tête le secteur aéronautique qui ambitionne d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.
«Nous avons aujourd’hui des chances remarquables d’aller plus loin, plus vite et plus haut. Pour accompagner la décarbonation du secteur aéronautique, nous avons besoin d’une véritable transformation, avec davantage de recherche technologique et d’intégration de talents marocains», a indiqué de son côté Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA).
Et d’ajouter: «Plus que jamais, c’est le moment du Maroc: la guerre en Ukraine, la désensibilisation par rapport à la Chine, notre proximité de l’Europe… Tant de facteurs font que le Maroc est devenu une base industrielle incontournable, notamment dans l’aéronautique et les activités connexes du secteur».