La demande de crédit immobilier ne cesse de s’affaiblir. En dépit des fortes révisions de leurs prix pour liquider les stocks et améliorer leur situation financière, les sociétés immobilières peinent à trouver preneur. C’est le constat que fait L’Economiste dans son édition du jour, en soulignant que les ménages «ne sont pas totalement sereins». Le journal en veut pour preuve le ralentissement de 5,4% de l'encours des crédits acquéreurs, à 179 milliards de DH.
«Le rythme a été divisé par deux en quatre ans», selon le quotidien. Cette situation trouve son origine, comme le confie un banquier cité par le journal, dans «le manque de visibilité» des ménages et leurs difficultés «à se projeter sur le long terme». Le frein n’est donc pas forcément économique mais plutôt psychologique, d’autant que la situation financière des ménages ne cesse de s'améliorer, aux yeux du Haut-Commissariat au Plan. Il n’empêche que leurs opinions sur l'achat de biens durables restent les mêmes. «Plus de la moitié des ménages considèrent que le moment n'est pas opportun pour ce type de dépenses». Ils sont particulièrement inquiets face au niveau élevé du chômage et aux difficultés que connaissent plusieurs entreprises. Les gros achats, notamment immobiliers, sont, dans ces conditions, différés.
Si le repli de la demande entraîne une baisse des prix des biens immobiliers, il s’accompagne également d’une détente des taux d'intérêt. Selon le journal, «ils se situent en moyenne en dessous de 6%, plus exactement à 5,68% au troisième trimestre 2015». Certaines banques vont même plus loin en proposant des taux à 4%. La baisse de la demande ne revient cependant pas à ouvrir les vannes au premier venu. «Seuls les meilleurs profils pourront bénéficier des conditions actuelles du marché». Il faut dire que les banques sont plus vigilantes quant aux crédits accordés aux ménages, compte tenu de l'augmentation des impayés. Cela constitue, également, une des causes du ralentissement des prêts à l'habitat observé ces trois dernières années.
Et cette tendance baissière observée sur les prix des actifs neufs est aussi visible au niveau de l'immobilier ancien. La situation est disparate en fonction des villes. «Les plus fortes baisses dans le résidentiel sont enregistrées à Casablanca. Mais les prix des villas sont en hausse de 6% dans la métropole au troisième trimestre 2015 (sur un an) selon les chiffres de Bank Al-Maghrib. Les tarifs affichés à Marrakech sont en stagnation pour les appartements et les maisons. Par contre, ils sont en hausse de 11% pour les villas».