La station de dessalement d’eau de mer de Chtouka a été réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé afin de bénéficier de la grande expérience du secteur privé dans ce domaine et d’un temps de réalisation rapide, explique Mehdi El Arabi, chef du service des équipements à l’Office régional de mise en valeur agricole de Souss-Massa, ajoutant que ce projet répond aux besoins en eau potable du Grand Agadir, dont la population a atteint plus de 1,5 million d’habitants. Il vise également à pourvoir la région de Chtouka d’eaux d’irrigation sur une superficie dépassant les 15.000 hectares.
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Cet ouvrage a nécessité un investissement d’environ 4,4 milliards de dirhams, répartis entre 60% pour le secteur privé et 40% pour l’État, poursuit le responsable, précisant qu’il existe différentes étapes de production, la station comprenant deux prises d’eau avec deux canaux d’une longueur de 1.100 mètres, et un autre canal servant à renvoyer l’eau salée, d’une longueur de 700 mètres. L’étape suivante consiste à débarrasser l’eau de mer du gros plancton.
Vient ensuite l’extraction des matières biologiques, puis l’osmose inverse, l’une des phases les plus importantes du processus, au cours de laquelle l’eau est complètement filtrée, avant le passage à l’étape finale qui repose principalement sur la réintroduction de certains sels dans l’eau, qu’elle soit destinée à la consommation ou à l’irrigation.
Mehdi El Arabi précise que la station de dessalement produit actuellement 275.000 m3 d’eau par jour, répartis entre l’eau potable (environ 150.000 m3) et l’eau d’irrigation (125.000 m3). L’objectif est d’amener cette production à 400.000 m3 par jour au cours des prochains mois dans le cadre du plan d’urgence visant à fournir des sources en eau supplémentaires à même de faire face à la sécheresse que connaît le Maroc depuis des années.
Ce projet pionnier au niveau national est également le premier du genre en Afrique et dans le bassin méditerranéen, fait valoir notre interlocuteur, soulignant qu’il a des effets très positifs sur l’économie en apportant de l’eau d’irrigation à la région de Chtouka, qui produit l’équivalent de 85% des cultures précoces, dont les tomates représentent 97%, et approvisionnent les marchés national et européen, ainsi que, depuis peu, le marché africain.
Sur le plan écologique, la station de dessalement joue un rôle majeur dans la préservation de la nappe phréatique, en particulier dans cette région qui a connu une baisse significative des précipitations. Et s’agissant de son impact social, elle contribue à la création d’un million de journées de travail par an dans la région de Chtouka, à pérenniser les investissements dans le secteur agricole qui s’élèvent à 3 milliards de dirhams, et la valeur ajoutée dans le secteur qui s’élève à environ 9 milliards de dirhams.