Hôtellerie: booking.com fait son mea culpa

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Revue de presseKiosque360. Les hôteliers marocains se plaignent, depuis plusieurs mois, de la pression que leur fait subir booking.com. De même pour les hôteliers français. Contre toute attente, le premier site de réservation en ligne vient d'établir une charte, en France, afin d'apaiser les esprits.

Le 13/05/2016 à 01h27

Booking.com semble vouloir détendre l'atmosphère et redonner confiance aux hôteliers. Le mastodonte de la réservation hôtelière, qui avait déjà eu droit à un recadrage avec la loi Macron d'août 2015 qui avait alors durci le tout nouveau cadre établi par l'Autorité de la concurrence, a récemment dévoilé une «charte de bonnes pratiques». Une charte affirmant le respect du cadre légal existant et clarifiant, de plus, des points qui ont suscité jusqu'alors maintes incompréhensions et différends, nous apprend les Echos.fr.

Cette charte a été établie en concertation avec des hôteliers et la GNI, une organisation patronale française, dont le président, Didier Chenet, a salué «un premier pas qui va dans le bon sens». Ceci dit, selon lui «Booking.com doit poursuivre un travail engagé», tout comme les autres plateformes de réservation en ligne, telles Expedia, Hotels.com, qui «doivent emboîter le pas».

Pour autant, le problème de l'usage du nom de l'hôtel demeure. «On ne peut pas répondre à cette attente sans donner un avantage à nos concurrents. Il n'y a pas de réglementation européenne», déclare, à ce propos, le patron France de Booking.com, Carlo Olejniczak. De même, la mise en place du contrat de mandat censé encadrer les relations commerciales entre les centrales de réservation et les hôteliers est sujette à débat. Reste à savoir, aussi, ce que pense de tout cela la principale -et très influente- organisation patronale de l'hôtellerie, l'Umih, qui, si elle n'a fait aucun commentaire, mercredi, quant à une charte dont elle n'avait pas encore connaissance, a rappelé au passage s'être associée à une procédure initiée par Bercy, auprès du tribunal du commerce.

Ces relatives améliorations profiteront-elles au Maroc? Pour rappel, les sites en ligne (Booking en tête) représentent 20% des réservations effectuées par les touristes français, et les professionnels en sont échaudés. D'après un article de L'Economiste publié en mars dernier, “Le site de réservation en ligne impose aux établissements référencés sur sa plateforme une redoutable clause dite de parité. L’hôtel s’engage à une parité en termes de disponibilité de chambres ou de conditions commerciales non seulement à l’égard des plateformes concurrentes, mais également des canaux directs hors ligne des hôtels et d’une partie de leurs canaux en ligne. Cette clause oblige ainsi les hôtels à proposer leurs chambres sur le site de réservation à un prix au moins aussi avantageux que celui proposé sur d’autres réseaux de distribution. En gros, une fois engagés avec Booking, ils perdent de facto toute maîtrise de leur politique commerciale et tarifaire. L’autre clause décriée concerne la commission que prélève le site de réservation, soit 20 à 25% sur chaque nuitée vendue et payable en devises. Dès que vous signez avec Booking, vous acceptez qu’il devienne votre actionnaire à 20% minimum”.

Par Sanae El Asrawi
Le 13/05/2016 à 01h27