Grands événements: quel marketing, pour quels territoires?

Revue de presseÀ l’aube de la Coupe du Monde 2030, le Royaume s’engage dans une course cruciale pour renforcer l’attractivité de ses territoires. Mais, face à l’absence de stratégies régionales structurées et à un déficit de compétences, le pays doit rapidement professionnaliser cette discipline pour transformer son potentiel en succès durable. Cet article est une revue de presse tirée du magazine Challenge.

Le 14/07/2025 à 18h52

À l’heure où les smart cities et autres pôles urbains se développent à grande vitesse partout dans le monde, le marketing territorial s’impose comme une priorité incontournable pour façonner l’avenir des territoires.

Dans le Royaume, à l’approche de la Coupe du Monde 2030, cette dynamique commence à prendre forme, portée par une volonté croissante de valoriser et d’attirer.

«Le Maroc dispose de tous les atouts pour réussir dans le marketing territorial», a analysé Hicham Echattabi, professeur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, et spécialiste reconnu de ce sujet.

Le Royaume mise sur la décentralisation, la régionalisation avancée, ainsi que sur des initiatives nationales fortes telles que le Nation Branding.

Une compétition entre régions se dessine également, renforçant la nécessité de repenser l’attractivité territoriale.

À l’échelle mondiale, le marketing territorial est perçu comme une stratégie managériale visant à renforcer la compétitivité des territoires.

Face aux défis communs –désindustrialisation, désinvestissement, chômage– les pays, y compris le Royaume, cherchent à améliorer leur image et leur attractivité.

Cependant, le chemin reste semé d’embûches. «Il n’existe pas encore de véritables stratégies bien structurées au niveau régional», a, en outre, précisé Echattabi.

Les actions se limitent souvent à des campagnes promotionnelles ponctuelles, sans vision globale ni continuité.

L’implication des décideurs et les ressources humaines spécialisées font cruellement défaut.

Alors que le Royaume se prépare à accueillir l’un des plus grands événements sportifs mondiaux, le besoin d’une offre solide en marketing territorial et en nation branding se fait, lui, pressant.

Pour cela, il faudra surmonter plusieurs obstacles: financement, gouvernance, compétences et, surtout, une meilleure compréhension et appropriation du marketing territorial par tous les acteurs locaux.

Le marketing territorial, a insisté cet expert, n’est pas un luxe mais une nécessité stratégique.

Il s’agit d’un marketing à part entière, nécessitant des compétences spécifiques pour bâtir des stratégies efficaces, adaptées aux réalités locales.

Il ne suffit pas d’imiter des modèles étrangers ou de se contenter de slogans; la réussite passe par une approche intégrée, transversale et professionnelle.

Pour faire face aux nouveaux défis, le Royaume doit renforcer la formation des acteurs, créer des structures dédiées à l’intelligence territoriale et assurer une coordination efficace entre tous les intervenants.

La qualité de vie, la gouvernance, l’implication des habitants, ainsi que l’infrastructure institutionnelle seront des piliers essentiels pour attirer talents, investisseurs et visiteurs.

Les exemples internationaux sont, en effet, éloquents: Vienne, Zurich ou encore Auckland, figurent en tête des classements mondiaux grâce à une offre territoriale, pensée autour du bien-être, de l’innovation et de la facilité à conclure des affaires.

Le Royaume, avec ses grands projets et événements à venir, a toutes les cartes en main pour s’inscrire résolument dans cette dynamique.

Mais, attention: sans une stratégie claire, et des actions concrètes, le risque est de dilapider des ressources précieuses, dans des campagnes promotionnelles sans impact réel.

Aussi, le marketing territorial dans le Royaume doit désormais passer de la théorie à la pratique pour construire, durablement, l’attractivité et la compétitivité de ses territoires.

Par La rédaction
Le 14/07/2025 à 18h52