La ville de Marrakech se trouve à un tournant de sa politique environnementale. Au cœur des préoccupations urbaines et climatiques, la gestion durable des déchets verts, des produits issus des espaces verts publics et de l’entretien paysager qui constitue désormais un enjeu structurant pour la municipalité et ses partenaires internationaux. C’est dans ce contexte qu’a été lancé, le 10 décembre 2025, un appel à consultation pour le recrutement d’un Bureau d’Études Techniques (BET) spécialisé, chargé de concevoir un schéma directeur de gestion durable des déchets verts de la cité ocre. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Programme «Marrakech, ville durable», piloté par le Département du Développement Durable avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), annonce l’organisation onusienne.
Cette initiative répond à une double nécessité d’une part, renforcer les capacités locales de planification environnementale et d’autre part, intégrer la gestion des déchets verts dans une stratégie systémique de développement durable qui réside dans une cohérente avec les engagements nationaux et internationaux du Maroc. Pour ce faire, le PNUD mobilise ses principes directeurs d’achat de ceux de l’équité, la transparence, la compétitivité internationale et l’optimalisation du rapport qualité-prix et ce, afin de garantir une mise en œuvre efficace, responsable et conforme à ses standards internationaux. Ces règles strictes assurent «une concurrence ouverte» avec et surtout des «critères d’évaluation explicites et une sélection rigoureuse des offres les plus adaptées aux besoins définis.», note le document.
Le contexte macro‑environnemental et urbain justifie l’importance de ce schéma directeur. Dans la région de Marrakech‑Safi, les déchets urbains constituent une part significative du gisement national. Au Maroc, la production de déchets municipaux s’élève à environ 7,4 millions de tonnes par an, dont près de 79% sont générés en milieu urbain. Le taux de production quotidienne est estimé à 0,76 kg par habitant, une moyenne qui couvre l’ensemble des villes du royaume et reflète la pression croissante sur les services de collecte et de traitement des déchets, note le Multidisciplinary digital publishing institute (MDPI) dans son rapport intitulé «Gestion des déchets solides dans le contexte d’une économie circulaire dans la région MENA»
À Marrakech en particulier, malgré une collecte de déchets solides efficace dans les zones urbaines, la proportion de matières organiques atteint près de 70% du total des déchets municipaux, soulignant l’ampleur du défi que représentent les flux biologiques non valorisés, de son côté, confirme AJS (African scientific journal). Ces déchets organiques comprennent une grande part de déchets verts issus des espaces paysagers, dont la gestion reste encore largement informelle ou sous‑optimale, notamment en l’absence de stratégie technique et logistique dédiée.
La production quotidienne de déchets à Marrakech tourne entre 800 et 900 tonnes, un volume qui révèle les limites des systèmes actuels et l’urgence d’outils de gestion intégrés et durables. Sans intervention structurée, ces flux de déchets présentent non seulement des défis pour la propreté urbaine mais aussi des impacts significatifs sur les émissions de gaz à effet de serre, la qualité des sols et des eaux, ainsi que sur l’économie circulaire locale.
«L’appel à consultation lancé pour le schéma directeur des déchets verts s’inscrit donc dans une logique d’innovation et de transformation systémique des pratiques de gestion environnementale», soutient le PNUD. Il vise à définir, pour la première fois dans la ville, des orientations claires, opérationnelles et durables pour la collecte, le tri, la valorisation et la réutilisation des déchets verts, en cohérence avec les standards internationaux et les objectifs du développement durable.
Outre cet appel, plusieurs autres consultations contemporaines témoignent d’un effort concerté pour renforcer les capacités institutionnelles et la planification environnementale au Maroc. Parmi elles, figurent des appels pour le recrutement de bureaux spécialisés dans le renforcement des capacités des coopératives rurales ou pour l’élaboration d’études techniques dans d’autres volets du Programme «Marrakech, ville durable».








