Gestion de l’eau: le Maroc met plein cap sur le dessalement

La station de dessalement d'eau de mer de Jorf Lasfar. (MAP)

Revue de presseConfronté à sept années de sécheresse, le Royaume prévoit de produire 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an d’ici 2030, en multipliant les usines alimentées par des énergies renouvelables. Les projets, répartis du nord au sud du pays, visent à fournir 60% de l’eau potable à partir de l’eau de mer, tout en soutenant l’agriculture et l’industrie locales. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 04/12/2025 à 19h51

Face à sept années consécutives de sécheresse, le Maroc mise de plus en plus sur le dessalement de l’eau de mer pour répondre à ses besoins en eau potable. «Le Royaume ambitionne de porter la part de l’eau traitée issue de la mer à 60% d’ici 2030, contre 25% actuellement, a annoncé Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, lors du Congrès mondial de l’eau organisé à Marrakech», rapporte le quotidien L’Economiste du 5 décembre.

Selon le ministre, le pays prévoit de produire chaque année 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée à l’horizon 2030. Cette production sera rendue possible grâce à des projets déjà en cours de construction et à de nouvelles usines dont les appels d’offres devraient être lancés dès l’année prochaine. Parmi ces projets, la plus vaste installation sera implantée près de Tiznit, dans le sud du pays. Ce chantier nécessitera un investissement estimé à environ 10 milliards de dirhams et disposera d’une capacité de production de 350 millions de mètres cubes par an. L’eau ainsi produite approvisionnera non seulement les centres urbains de cette région, souvent qualifiée de grenier alimentaire du Maroc, mais aussi les terres agricoles environnantes. «Des études sont actuellement en cours afin de préparer l’appel d’offres, qui devrait être publié d’ici la mi-année prochaine», a précisé le ministre.

Le plan national de dessalement ne se limite pas au sud. Des usines sont également prévues dans le nord du pays, à Nador et à Tanger, ainsi qu’à Rabat, où le projet sera développé en partenariat avec le groupe français Veolia, lit-on. À Tantan, le gouvernement envisage en parallèle la construction d’un port dédié à l’exportation d’hydrogène vert et d’ammoniac, un projet qui s’inscrit dans la volonté de l’État de lier approvisionnement en eau et transition énergétique.

À ce jour, le Maroc exploite 17 usines de dessalement, dont la production totale atteint 345 millions de mètres cubes d’eau par an. Quatre autres usines sont actuellement en construction, cumulant une capacité de 540 millions de mètres cubes et devant entrer en service d’ici 2027, parmi lesquelles une grande installation prévue à Casablanca. Fidèle à sa politique d’énergies renouvelables, le Royaume assure que toutes les nouvelles usines de dessalement seront alimentées par des sources d’énergie propre, soulignant ainsi l’alignement de ces projets sur les objectifs climatiques nationaux.

Alors que le changement climatique accentue la pression sur les ressources en eau, le Maroc entend faire du dessalement une composante stratégique de sa sécurité hydrique, combinant modernisation des infrastructures et innovations technologiques pour garantir l’accès à l’eau à ses citoyens et soutenir le développement agricole et industriel du pays.

Par Le360
Le 04/12/2025 à 19h51