Le gouvernement prévoit de créer 28.212 postes budgétaires au titre du budget général pour l’année 2023, dont 27.662 postes au profit des ministères et institutions publiques. L’objectif fixé étant de poursuivre la réforme de l’administration publique, le gouvernement doit en même temps relever un double défi.
Ainsi, l’enjeu est de pouvoir maîtriser l’évolution de la masse salariale, tout en veillant à assurer un certain équilibre entre l’allocation de moyens humains et matériels nécessaires au bon fonctionnement des services publics appelés à satisfaire les besoins croissants et diversifiés des différents acteurs économiques et sociaux.
En effet, les coûts de personnel représentent une part majeure des dépenses des administrations publiques, soit près de 37% du budget général. Ils sont ainsi passés de 107,69 millions de dirhams en 2012 à 147,53 millions de dirhams en 2022, enregistrant une évolution de 35,15%.
Trois départements s’accaparent plus de 70% des dépenses de personnel civil de l’Etat. Il s’agit du ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, avec 38,08% des dépenses de personnel, suivi de l’Intérieur avec 21,61% et de celui de la Santé avec 11,08%.
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En 2022, la fonction publique compte un effectif de 565.429 fonctionnaires civils. La répartition de ces fonctionnaires reflète une disparité aussi bien au niveau des départements qu’au niveau des régions. Par ailleurs, les données du ministère de l’Economie font ressortir des écarts entre les sexes et les différentes tranches d’âge.
Sept ministères s’accaparent de 91% du personnelD’après le rapport du ministère de l’Economie, 91% sont concentrés au niveau de sept départements ministériels, à savoir les ministères de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports; de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation; de la Santé et de la Protection sociale; de la Justice et enfin de l’Economie et des Finances ainsi qu'au niveau de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion.
Il est à signaler que le ministère de l’Education nationale et celui de l’Enseignement supérieur regroupent, à eux seuls, presque la moitié de l’effectif civil de l’Etat (43,3%), suivis par la Santé (10,8%), la Justice (3,5%), l’Economie et des Finances (3,3%) et l’Administration pénitentiaire (2,3%).
Une répartition disparate par régionPrès de 68% du personnel civil de l’Etat se concentre au niveau de cinq régions. Il s’agit de Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, ce qui fait apparaître de grandes disparités entre régions en matière de ressources humaines.
Par ailleurs, ces régions, en plus de celle de Souss-Massa, représentent 77,1% des dépenses totales de personnel. A cet égard, force est de constater l’absence de corrélation entre la répartition des dépenses de personnel par région et la contribution au produit intérieur brut (PIB).
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En effet, les quatre régions qui ont contribué, en 2022, à hauteur de 59,63% dans la production de richesse nationale s’accaparent de 50,3% seulement des dépenses de personnel, tandis que les huit autres régions absorbent 49,7% de cette masse salariale et ne contribuent qu’à hauteur de 40,3% au PIB.
Un effectif vieillissantEn 2022, les jeunes fonctionnaires ayant moins de 35 ans constituent près de 20,8% de l’effectif global des fonctionnaires de l’Etat, alors que ceux appartenant aux tranches d’âge 35-50 ans et 50 ans et plus représentent respectivement 42,1% et 37,1%.
Il convient de noter que d’après les prévisions réalisées par la Caisse marocaine des retraites, environ 43.921 fonctionnaires civils seront mis à la retraite pour limite d’âge entre 2022 et 2025.
Un effectif prédominé par les hommesL’effectif des femmes au niveau de la fonction publique reste inférieur à celui des hommes, souligne le ministère de l’Economie dans son rapport. Le taux de féminisation dans l’administration au titre de l’année 2022 est de 35,6% contre 64,4% pour les hommes.
L’effectif féminin est concentré au niveau de six départements, dont trois sont à caractère social, qui regroupent 91% de l’effectif global des femmes dans la fonction publique.
Au niveau du département de la Santé, les femmes représentent 65,5% du personnel, contre un effectif masculin de 34,5%. Par ailleurs, 43,9% du personnel de la justice sont des femmes.
Le taux d’emploi féminin pour les départements de l’éducation nationale, de l’économie et des finances et de l’enseignement supérieur sont respectivement de 40,7%, 39,2% et 35,2%