Finances publiques: 49% des recettes englouties par les fonctionnaires

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Revue de presseKioque360. La masse salariale, dans l'administration publique, coûte actuellement plus de 49% des recettes générées par l’État. Ce qui en dit long sur la politique de recrutement dans le secteur public. Une politique loin d'être efficace.

Le 30/08/2016 à 22h41

Faut-il revoir la politique de recrutement dans l’administration publique? En tout cas, au vu des chiffres relatifs aux budgets consacrés chaque année pour subvenir aux charges salariales de l’administration, la question mérite d’être posée.

Dans son édition du jeudi 31 août, l’Economiste rappelle en effet que l’administration est toujours aussi budgétivore. A fin juillet dernier, par exemple, elle a englouti l’équivalent de 49,4% de toutes les recettes engrangées par l’Etat.

Cette situation n’est pas seulement due au gouvernement actuel, le quotidien rappelant le cadeau empoisonné dont a hérité Abdelilah Benkirane et qui consistait en un engagement d’embauche de 11.000 diplômés chômeurs, fait par le gouvernement de Abbas El fassi. 9000 d’entre eux ont obtenu leur affectation durant cette année 2016, ce qui n’a fait qu’alourdir les charges du personnel de l’Etat.

Avec ces nouvelles embauches, l’administration publique compte aujourd’hui plus de 580.000 de fonctionnaires, dont l’efficacité ne fait pas l’unanimité mais qui a consommé tout de même plus de 61 milliards de DH en sept mois seulement.

Selon le journal, le salaire moyen de ces fonctionnaires représente, 3,5 fois le PIB par habitant, ce qui en dit long sur ce que coûtent réellement les salaires dans le secteur public. En un an, ils ont même augmenté de 1,5%, confirmant ainsi une tendance observée depuis plusieurs années déjà.

A titre de comparaison, dans des pays voisins, le salaire moyen dans l’administration représente généralement mois de 2,5 fois le PIB par habitant. A l’échelle mondiale, ce ratio descend à 1,5 fois.

Cette situation ne manque pas de tenir en otage les finances publiques, et ce dans un contexte où le gouvernement a besoin d’une certaine marge de manœuvre budgétaire pour mener les réformes qui s’imposent.

Par Khalil Ibrahimi
Le 30/08/2016 à 22h41