Les pays du Sud doivent miser sur des solutions de financement innovantes pour relever les défis climatiques. C’est la conviction de Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, après sa participation à un panel consacré à la finance climatique organisée ce samedi 14 décembre à Rabat, dans le cadre de la conférence internationale des Atlantic Dialogues.
«La COP29 qui s’est tenue à Bakou (Azerbaïdjan) a été particulièrement décevante puisque les pays développés se sont engagés à verser 300 milliards de dollars par an (d’ici 2035) aux pays en développement sur un besoin annuel de 1.300 milliards», a-t-il déploré. Et d’ajouter: «Cela montre véritablement qu’il existe aujourd’hui un problème de mobilisation des fonds et surtout de capacité pour nos pays du Sud à accéder à ces financements dont les procédures d’obtention sont très lentes et très complexes».
D’après Nizar Baraka, cette situation oblige les pays du Sud à réfléchir à leurs propres modèles de financement pour ne pas dépendre uniquement de ces fonds externes. «Il est nécessaire de renforcer la coopération sud-sud, la capacitation et l’accompagnement des Etats, et de privilégier des solutions de financement innovantes comme l’a fait le Maroc dans le cadre du développement de projets de dessalement de l’eau de mer, en misant notamment sur des partenariats public-privé et le soutien du Fonds Mohammed VI pour l’investissement», préconise le ministre.
Lors du panel consacré à la finance climatique, Matata Ponyo Mapon, président du conseil d’administration du cabinet de conseil Congo Challenge, a indiqué que les idées audacieuses en termes de financement émanent des pays du Sud qui doivent «mener les discussions sur le changement climatique et le financement du développement».
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Quant à Joaquim Levy, directeur de la stratégie économique et des relations avec le marché à Banco Safra au Brésil, il a abondé dans le même sens, évoquant les conclusions insuffisantes de la dernière conférence internationale sur le climat de Bakou. «La COP 29 n’a pas fixé de priorités claires sur la réduction des émissions à effet de serre. Aucun plan n’a été défini pour l’élimination progressive du charbon qui en est la principale source», a-t-il dénoncé.