Factures d’eau et d’électricité: la fin de la surfacturation sur les paiements en ligne

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Revue de presseDans une note adressée aux walis et gouverneurs, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftif sonne la fin des frais additionnels qui s’ajoutent aux factures d’eau et d’électricité en cas de paiement en ligne. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 08/10/2023 à 21h50

Le ministre de l’Intérieur donne un coup de pied dans la fourmilière. Il vient d’envoyer une note aux walis et gouverneurs, les informant que les distributeurs d’eau et d’électricité devront désormais prendre en charge les frais de paiement en ligne des factures de leurs clients. C’est ce qu’indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 9 octobre, précisant que la mesure intervient «après le coup de gueule du Conseil de la concurrence au sujet de la surfacturation abusive des services de paiement, le 16 mai 2023».

D’après la note, les régies sont sommées de trouver de nouveaux canaux de paiement pour épargner aux clients des frais abusifs à chaque paiement.

Le 16 mai dernier, et dans une mise en garde, le Conseil affirmait avoir relevé que certaines entreprises opérant dans différents secteurs d’activités économiques et recourant au service de paiement en ligne de leurs factures font supporter la charge de ce service à leurs clients en sus de la facture à payer. Ceci, alors qu’elles en tirent pleinement profit en réduisant significativement leurs coûts d’exploitation et d’investissement liés au recouvrement de ces factures.

Le Conseil de la concurrence considère que cette pratique non justifiée économiquement «est abusive et pourrait fausser le jeu de la libre concurrence sur les marchés concernés en procurant des avantages indus à certains opérateurs, leur permettant de renforcer leurs positions sur lesdits marchés, et ce, au détriment des consommateurs».

En outre, cette pratique, qui obère le pouvoir d’achat des consommateurs, a pour effet de freiner et d’entraver le développement et la croissance de la digitalisation de notre économie. Elle se situe ainsi en porte-à-faux de la stratégie nationale pour le développement du digital au Maroc.

Ainsi, le Conseil de la concurrence incite ces entreprises à revoir leurs pratiques en la matière et se réserve le droit d’ouvrir des procédures à l’encontre de celles qui persisteraient dans cette pratique préjudiciable au développement de la concurrence dans les marchés numériques de notre économie. Il semble avoir été entendu, du moins par les services de l’intérieur.

Pour rappel, les sites marchands affiliés au CMI ont réalisé 28,1 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, pour un total de 9,6 milliards de dirhams en 2022.

Par Nabil Ouzzane
Le 08/10/2023 à 21h50