Le temps est à la crise pour les exportateurs marocains vers l’Afrique. L’alerte est de nouveau donnée par le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 15 février. Et pour cause, depuis l’application de la hausse des tarifs douaniers à la frontière maroco-mauritanienne, plusieurs exportateurs ont arrêté les expéditions.
«Début janvier dernier, les autorités mauritaniennes ont décidé d’augmenter les frais du transit à hauteur de 150% pour les fruits et légumes marocains. Une mesure qui vise à encourager la production nationale. Elle prend effet jusqu’au mois d’avril prochain», rappelle le quotidien.
Résultat, les pertes engendrées suite à cette décision se chiffrent à 1,8 million de dirhams chaque jour. Auparavant, 900 tonnes de légumes et d’agrumes transitaient quotidiennement à travers ces frontières. Aujourd’hui, ce volume a été réduit à plus de la moitié.
Les professionnels pointent du doigt la tutelle et explique que cette hausse des tarifs douaniers est une riposte à la mesure prise par le ministère de l’Agriculture d’interdire les exportations des légumes en 2023.
Le gouvernement avait alors décidé de suspendre les exportations d’oignons, de pommes de terre et de tomates vers le marché de l’Afrique de l’Ouest pour sécuriser l’approvisionnement du marché local et stabiliser les prix après leur montée en flèche à cause de la baisse de l’offre.
Ils critiquent aussi l’augmentation des droits de douane marocains sur les pastèques en provenance de la Mauritanie et accusent le département de l’Agriculture de de prendre des décisions de manière unilatérale sans concertation avec les concernés.
La hausse des tarifs douaniers aux frontières Maroc-Mauritanie a eu également un impact sur les approvisionnements des autres pays de l’Afrique. «La Mauritanie est le seul point d’entrée terrestre vers les autres pays africains. Elle est donc devenue une plateforme de distribution des marchandises. La nouvelle tarification s’applique donc à toutes les marchandises qui transitent par le pays», explique Mohamed Zemrani président de l’Association marocaine des exportateurs vers l’Afrique, cité par L’Economiste.
Solution? Les producteurs marocains pourront décider de s’installer en Mauritanie, prévient-il. Les ingrédients sont là: l’eau du fleuve «Sénégal», le sol et la proximité des marchés.