Exportations agricoles: et si l’Europe de l’Est était l’avenir?

Une délégation d’exportateurs marocains fera le déplacement à Varsovie pour s’enquérir de la demande du marché polonais, et exposer aux enseignes polonaises l’offre marocaine de fruits et légumes.

Revue de presseL’Europe de l’Est est un gros marché, avec environ 111 millions de consommateurs. La région enregistre une forte croissance économique, qui dépasse même celle des marchés avancés de l’Union européenne. Pour l’heure, le potentiel est loin d’être exploité. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 14/10/2024 à 21h05

C’est le quotidien L’Economiste qui attire l’attention sur le sujet dans son édition du mardi 15 octobre, citant l’étude «Food Security Package SEMED – Diversifying and adding value to export markets», initiée par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Il en ressort que l’Europe de l’Est n’est pas un marché inconnu pour le Maroc et que cette région présente un potentiel encore inexploité. Les tomates et les myrtilles marocaines ont réussi à s’imposer avec succès en Pologne, en Roumanie, en Ukraine, en République Tchèque, en Slovaquie, en Lituanie et en Lettonie.

Cependant, les exportations marocaines n’ont pas encore atteint tout leur potentiel sur ce marché. Comptant 111 millions de consommateurs, la région enregistre une forte croissance économique, qui dépasse même celle des marchés avancés de l’Union européenne. «La Pologne et la Roumanie, à titre d’exemple, devraient connaître une croissance du PIB de 3,5% à 3,6% en 2025, contre 1,5% prévu pour les anciens Etats membres de l’UE», lit-on. Les importations des fruits et légumes de l’Europe de l’Est connaissent une hausse significative d’année en année.

De 2019 à 2023, les dépenses d’importation de ces produits (hors échanges intercommunautaires) ont augmenté de 28%, pour s’élever à 10 milliards de dollars. Le Maroc, avec l’Egypte, représente le 4e fournisseur après la Turquie et l’Amérique du Sud.

Les auteurs de cette analyse soulignent qu’une part importante des exportations est acheminée vers l’Europe de l’Est via des pays de réexportation ou de transit. L’acheminement dépend aussi de divers intermédiaires. Conséquence: perte de fraîcheur et de valeur du produit.

«Les experts recommandent ainsi la vente directe de produits marocains aux acheteurs d’Europe de l’Est», lit-on encore. D’ailleurs, en novembre prochain, une délégation d’exportateurs marocains fera le déplacement à Varsovie pour s’enquérir de la demande du marché polonais, et exposer aux enseignes polonaises l’offre marocaine de fruits et légumes.

Les tomates fraîches peuvent servir de locomotive. Le Royaume a augmenté ses expéditions de tomates vers ces pays d’Europe de 26% de 2019 à 2023. En 2022, Le volume des exportations a atteint 60.000 tonnes. A noter que «les tomates marocaines, commercialisées sur le segment premium, sont essentiellement vendues sur des marchés plus chers, comme la Pologne et la République Tchèque». D’autres secteurs peuvent facilement s’y greffer. Il y va de la capacité du pays à diversifier davantage ses partenaires commerciaux.

Par Nabil Ouzzane
Le 14/10/2024 à 21h05