Nouvel épisode dans le bras de fer entre le groupe OCP et Mosaic, son concurrent américain. Dans un communiqué publié le 16 septembre, le numéro 1 mondial de la production d’engrais phosphatés a annoncé que son rival direct sur le marché américain a informé, le 10 septembre, le département américain du Commerce (DOC) du retrait de sa requête de troisième révision administrative annuelle des droits compensateurs (CVD) imposés sur certaines importations marocaines d’engrais phosphatés.
Le groupe OCP, qui s’attend à ce que le DOC publie «un avis dans le Federal Register, afin d’annuler la révision administrative initiée depuis quelques semaines», évalue actuellement l’impact de cette décision sur les taux finaux applicables à ses exportations d’engrais aux États-Unis en 2023. «Ces droits, initialement fixés à 19,95%, ont été provisoirement réduits à 7,42% et nous espérons qu’ils seront davantage réduits à l’issue de la procédure d’appel en cours auprès de la Cour fédérale du commerce international des États-Unis (CIT)», souligne le communiqué.
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Pour comprendre le contexte du retrait de la dernière requête de Mosaic, il faut remonter au 29 avril 2024, date à laquelle le département américain du commerce avait acté une révision à la hausse des droits de douane sur les importations d’engrais phosphatés en provenance du Maroc à partir de l’année 2022, en les faisant passer de 2,12% à 14,21%. La décision, prise dans le cadre de la deuxième révision administrative annuelle des droits compensateurs, intervenait 5 mois après la réduction, par la même institution, de ces droits de 19,97% à 2,12%.
Une suppression totale des droits de douane?
Le 30 avril, le groupe OCP avait contesté cette hausse et interjeté appel auprès de la CIT. En juin, Mosaic introduisait une nouvelle demande de révision des droits compensateurs, couvrant cette fois-ci les importations à partir de l’année 2023.
«Nous espérons que cette évolution de la procédure de révision administrative constitue une première étape vers la suppression complète de ces CVD qui empêchent les agriculteurs américains d’avoir un accès fiable à des approvisionnements de très haute qualité de nutriments essentiels à la production de cultures (…), afin de nourrir leurs concitoyens et de rivaliser sur les marchés mondiaux», indique le groupe OCP.
Le leader mondial de la production d’engrais phosphatés se dit convaincu qu’il n’existe aucune justification au maintien de ces droits de douane, puisque la production locale d’engrais phosphatés ne suffit pas pour répondre à la demande locale. «Nous continuerons également à faire appel des décisions imposant ces CVD devant la CIT. Dès que les conditions le permettront, nous sommes prêts à reprendre notre rôle essentiel en tant que fournisseur fiable d’engrais phosphatés durables de haute qualité et partenaire de confiance des agriculteurs américains», a conclu le communiqué du groupe OCP.