Espagne-France: le jeu commercial trouble d’Alger

Le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

Revue de presseL’Algérie ordonne un déblocage commercial total avec l’Espagne alors que Madrid n’a rien cédé sur son soutien au Maroc sur la question du Sahara. Dans le même temps, l’Etat algérien impose un blocus à la France, en grande partie pour la même raison. Cet article est une revue de presse tirée d’Atalayar.

Le 07/11/2024 à 21h47

L’Algérie a décrété un déblocage commercial total avec l’Espagne après près de 900 jours de représailles économiques contre Madrid, à la suite de la décision du gouvernement de Pedro Sánchez de reconnaître le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental comme la seule option pour résoudre le conflit. La mesure de déblocage, indique la plateforme d’information espagnole Atalayar, a été annoncée par la Banque d’Algérie dans un communiqué adressé aux banques algériennes.

«En juin 2022, l’Association des banques et établissements financiers d’Algérie (ABEF) a demandé le gel des domiciliations des opérations de commerce extérieur de produits et services ayant pour origine et destination l’Espagne», rappelle le site d’information.

Avant cette levée des sanctions commerciales, qui touche tous les secteurs mais uniquement dans le sens des exportations vers l’Algérie, des licences avaient été accordées pour l’importation de viande, de produits avicoles et de ciment, des produits très importants pour l’Algérie.

Cette fin du blocus commercial sur l’Espagne intervient au moment où l’Algérie a imposé la fermeture de son marché aux produits en provenance de la France, notamment après que le président français Emmanuel Macron a réaffirmé le soutien de la France à la marocanité du Sahara et à la proposition d’autonomie. «Une position rendue évident lors de la visite d’Etat du dirigeant français à Rabat à l’invitation du roi Mohammed VI», lit-on encore.

La mesure vis-à-vis de l’Espagne se veut un moyen de compenser une réaction qui pourrait porter un coup économique majeur aux caisses de l’Algérie. «On peut parler de milliards d’euros au total, puisqu’il s’agit d’une fermeture commerciale totale dans pratiquement tous les secteurs», écrit Atalayar.

Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est de l’ordre de 12 milliards de dirhams, dont les deux tiers sont composés d’exportations algériennes en hydrocarbures. Autant dire que c’est l’Algérie qui a fort à perdre, d’autant que son marché et ses entreprises sont fortement dépendants des chaînes d’approvisionnement et des produits et autres intrants français.

Par Nabil Ouzzane
Le 07/11/2024 à 21h47