La quatrième économie de la zone euro vient donc d'enchaîner deux trimestres consécutifs de recul du PIB, qui avait chuté de 5,2% au premier trimestre.
La Banque d'Espagne prévoyait une contraction de 16 à 22% du PIB au deuxième trimestre, marqué en Espagne par un confinement extrêmement strict en avril, accentué par deux semaines d'arrêt de toutes les activités non essentielles, et suivi par un déconfinement très progressif entre mai et fin juin.
Le secteur du commerce, des transports et de l'hôtellerie a été frappé de plein fouet, avec une chute de 40% de sa production de richesse par rapport au trimestre précédent.
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La construction a reculé de 24% et l'industrie de 18,5%.
Le tourisme, pilier de l'économie espagnole avec 12% du PIB, a été aussi très durement touché, avec un recul de 60% de ses revenus par rapport au deuxième trimestre 2019.
La consommation des ménages a chuté d'environ 21% par rapport au trimestre précédent et les investissements des entreprises de 22%, tandis que les exportations reculaient de plus d'un tiers sur le trimestre.
Le gouvernement espagnol table sur un recul du PIB de 9,2% pour 2020 mais la Banque d'Espagne estime que la baisse devrait atteindre 15%.
L'Espagne, l'un des pays les plus touchés en Europe par la pandémie avec plus de 28.400 morts, est aussi l'un de ceux qui bénéficieront le plus du plan exceptionnel de relance européen sur lequel les 27 se sont mis d'accord le 21 juillet.
Le pays devrait bénéficier de 140 milliards sur l'enveloppe totale de 750 milliards, dont près de 73 milliards sous forme de subventions directes.
Selon la ministre de l'Economie Nadia Calviño, les mesures prises par le gouvernement pour soutenir l'économie -extension du chômage partiel, crédits garantis par l'Etat, aides pour les indépendants- ont permis d'éviter "une chute du PIB de plus de 25%".
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Le coût de ces mesures représente "20% du PIB prévu pour 2020".
La pandémie a détruit plus d'un million d'emplois en Espagne au deuxième trimestre, en grande majorité dans les services et le tourisme.
Le taux de chômage a grimpé à 15,3% fin juin. Il devrait atteindre 19% fin 2020 selon le gouvernement, tandis que le Fonds monétaire international table sur 20,8%.