Le marché marocain du commerce électronique a le vent en poupe. Il compte parmi les plus dynamiques en Afrique. C’est ce qu’indique La Vie Eco, citant l’indice du e-commerce B2C (entreprise à consommateur) de la Cnuced qui place le Maroc à la 6e position, après l’île Maurice, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Nigéria et le Kenya. Il est également 85e au niveau mondial.
«Ce qui a boosté ce secteur, c’est bien la période de la crise sanitaire. Le taux de croissance des revenus a plus que doublé, passant de 14,7% en 2019 à 36,5% en 2020, selon la plateforme «EcommerceDB». «Le chiffre d’affaires est revenu toutefois les années suivantes à une progression normative de 16,7% en 2021, puis à 6,4% en 2022», lit-on.
Les transactions réalisées en ligne montent en flèche. Selon le dernier rapport du Centre monétique interbancaire (CMI), le nombre d’opérations de paiement en ligne réalisées par cartes bancaires, auprès des sites marchands et sites des facturiers affiliés, a culminé à 25,2 millions à fin septembre 2023, soit une hausse de 23,4% par rapport à la même période de l’année précédente. En montant, ces transactions ont totalisé 8,7 milliards de dirhams, en progression de 23,6% sur une année.
«Bien que ce secteur continue de faire ses preuves, il ne représente qu’une faible part dans le PIB, estimée à moins de 2%. Il existe alors un potentiel conséquent non encore libéré», note-t-on. D’ailleurs, la plateforme «EcommerceDB» s’attend à un bel avenir pour ce secteur, avec des revenus qui devraient se hisser à 31,7 milliards de dirhams à l’horizon 2027.
Pour cela, bien des obstacles devraient être levés, liés notamment, du côté des entreprises, à la problématique du financement des start-up, qui n’arrivent toujours pas à attirer un grand intérêt des investisseurs. D’ailleurs, les fintechs restent un marché très peu développé au niveau national, comparativement à l’Égypte ou au Nigéria, pays considérés comme des géants en la matière en Afrique.
«De plus, nombreuses sont les entreprises marocaines qui ont du mal à s’adapter à la culture du e-commerce, notamment celles de petite et moyenne taille Du côté des clients, cette évolution significative du e-commerce cache bien des disparités. Alors que les transactions en ligne augmentent, le paiement, lui, ne se fait pas forcément par internet», souligne La Vie Eco. Le mode de paiement «cash on delivery», ou paiement à la livraison, continue de représenter le gros des opérations réalisées avec plus de 90% du total des ventes.