Dissolution d’entreprises: un record de près de 11.000 fermetures au Maroc en 2023

La directrice générale de l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME), Amal Idrissi, lors de la présentation de la cinquième édition du rapport de l'observatoire, ce lundi 23 décembre 2024 à Casablanca.

Un record de 10.905 fermetures d’entreprises a été enregistré au Maroc en 2023, dont près de 40% ayant moins de cinq ans d’existence, révèle l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME) dans son rapport annuel 2022-2023. Détails.

Le 23/12/2024 à 19h08

Les dissolutions d’entreprises se poursuivent au Maroc à un rythme inquiétant. Pour preuve, le pays a enregistré un record de 10.905 fermetures en 2023, contre 9.740 en 2022, soit une hausse de 12%. C’est ce qu’a révélé l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME) dans son cinquième rapport annuel pour la période 2022-2023, présenté ce lundi 23 décembre à Casablanca.

«Après avoir augmenté en moyenne annuelle de près de 2% entre 2017 et 2019, les dissolutions d’entreprises se sont accrues de 32% entre 2021 et 2023. Leur baisse significative observée en 2020 résulte de la fermeture des tribunaux à cause de la pandémie de Covid-19», lit-on dans le document.

Pis, d’après la directrice générale de l’OMTPME, Amal Idrissi, qui présentait le rapport, ces chiffres seraient encore plus élevés si l’on incluait les entreprises inactives n’ayant pas officiellement déclaré leur fermeture. «D’après l’étude menée avec la Banque mondiale, 7,3% des entreprises sont restées inactives pendant au moins deux années consécutives», a-t-elle précisé.

Près de 40% des entreprises dissoutes ont moins de 5 ans

Dans le lot d’entreprises dissoutes, 39,8% ont moins de cinq ans d’existence et 42,3% ont entre cinq et dix ans, tandis que celles ayant plus de vingt ans représentent 3,3%. «Les entreprises de moins de cinq ans d’âge ont été les plus vulnérables à ces chocs. Le taux de dissolution les concernant est passé de 2% en moyenne avant la crise du Covid-19 à 17,2% dans la période post-Covid», explique la même source.

Avec 32,4% de l’effectif total des fermetures, le secteur «commerce, réparation d’automobiles et de motocycles» est le plus affecté, suivi par la construction (18,4%), les services aux entreprises (15,6%), les transports et entreposage (8,4%), l’hébergement et la restauration (6,1%) et l’industrie manufacturière (5,5%).

L’ampleur des dissolutions diffère selon les régions. Casablanca-Settat (30,7%), Rabat-Salé-Kénitra (14,5%) et Marrakech-Safi (14,4%) occupent le trio de tête, suivies par Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%) et Fès-Meknès (10,1%).

D’après l’OMTPME, le rythme d’augmentation des fermetures a été plus prononcé dans les régions de Souss-Massa, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. «Seules les “activités spécialisées, scientifiques et techniques” ont réussi à réduire le rythme de leurs dissolutions après la pandémie, tout en ayant une baisse de leur part passant de 10,5% en 2017 à 9,5% en 2023», souligne la structure.

Hausse de 1,2% des créations d’entreprises

Le rapport révèle, en outre, la création de 96.442 entreprises, personnes morales et physiques, en 2023, contre 95.314 en 2022, soit une hausse de 1,2%. Les entreprises SARL associé unique représentent 58,5%, contre 33,5% pour les SARL et 0,2% pour les sociétés anonymes.

Par secteurs, celui du «commerce, réparation d’automobiles et de motocycles» représente 28,7% des entreprises créées, devant celui de la construction (19,6%), des services aux entreprises (15,6%), des transports et entreposage (7,7%), de l’industrie manufacturière (6,3%), et de l’hébergement et restauration (4,9%).

La région de Casablanca-Settat, qui a accueilli 35,6% des nouvelles sociétés, arrive en tête, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,1%), Marrakech-Safi (12,6%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,8%).

Par Elimane Sembène
Le 23/12/2024 à 19h08