Denrées alimentaires: les cours mondiaux à la baisse, aucune incidence au Maroc

DR

Revue de presseKiosque360. Les cours des matières premières, notamment alimentaires, sont en baisse dans le monde. Au Maroc, les prix ne vont cependant revenir à la normale que quand l’inflation reviendra au niveau moyen de 2%. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 15/01/2023 à 21h53

Dans le monde, les cours des matières premières, notamment alimentaires, sont en baisse. Ceux du blé, du maïs et du tournesol se sont repliés de 1,9% durant le mois de décembre dernier, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 16 janvier. Mais qu’est ce qui fait que «les Marocains ne ressentent pas les baisses consécutives sur 9 mois des prix mondiaux des produits alimentaires?», s’interroge le quotidien.

Pour Khalid Doumou, chercheur pluridisciplinaire et analyste économique et financier, les prix vont revenir à la normale quand l’inflation reviendra au niveau moyen de 2% au Maroc. Ce qui n’est pas prévu avant mi ou fin 2024, car les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été fortement impactées par la crise de la Covid-19, la guerre en Ukraine, le lock-out chinois, et la guerre commerciale et monétaire entre la Chine et les États-Unis.

L’analyste va plus loin en expliquant que le problème de la répercussion exagérée de l’augmentation du prix des intrants dans le pricing d’un produit de première nécessité est une constante en période de hausse généralisée des prix. «Ce phénomène, que l’on appelle la greedflation (avidité des intermédiaires et des distributeurs à la clientèle finale du point de vue des marges), est un phénomène universel. Heureusement, au Maroc, le blé, le butane et le sucre sont subventionnés par la Caisse de compensation», explique-t-il. Mais ce n’est plus le cas des hydrocarbures.

Pour Doumou, la défense des intérêts du consommateur final requiert «l’agrégation du travail concerté de plusieurs institutions que sont l’Office des changes, l’Administration des douanes et impôts indirects, le fisc, la banque centrale et sa politique de taux, et le Conseil des prix et de la concurrence».

L'ne des solutions serait que les entreprises et administrations étatiques, qui ont un caractère social et environnemental, pensent moins au profit qu’à l’impact de leurs actions sur le pouvoir d’achat des plus démunis. «Quand c’est le lucre qui l’emporte sur le caractère redistributif de la péréquation régionale et de l’entraide nationale, alors il faut s’attendre à un regain de tensions sociales entre le pouvoir exécutif et les masses populaires», prévient l’économiste.

Pour éviter un tel scénario, l’Etat doit lutter contre les situations de rentes indues, la concurrence déloyale, les abus de position dominante, la spéculation sur les denrées alimentaires et les hydrocarbures et, en faisant bien la part des choses, entre la constitution de stocks de sécurité stratégiques et de stocks à des fins purement spéculatives.

Par Nabil Ouzzane
Le 15/01/2023 à 21h53