Le rallongement des délais de paiement est un fléau qui impacte tout le secteur économique du pays. Mais si les grandes entreprises arrivent tout de même à sortir leur épingle du jeu, les petites structures, elles, peinent à surmonter cet obstacle à l’investissement et au développement, rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 13 mars.
Cité par le journal, Khalid Dahami, président de la Fédération du commerce et services de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), affirme ainsi que les retards de paiement interentreprises s’accumulent. En moyenne, ils peuvent atteindre jusqu’à 9 mois. Et Khalid Dahami d'ajouter que «ce genre de situation ne permet pas à l’entrepreneur de se projeter, ni d’investir. Sans environnement sain, rien ne peut marcher. Il faut arrêter de prendre les PME pour des banques». Le retard des délais de paiement a pour principale conséquence la paralysie du développement des entreprises et donc de l’investissement. Ce qui empêche, de surcroit, la mécanique du recrutement de fonctionner.
Cette situation se confirme aussi auprès des fournisseurs des sociétés spécialisées dans la grande distribution. Pour le responsable d’une grande marque agroalimentaire, «les commandes ne font pas défaut, mais il est vrai que les périodes se rallongent de plus en plus. Nous comptons sur la loi sur les délais de paiement, mais les donneurs d’ordres font ce qu’ils veulent».
Le directeur général adjoint d’Ingelec souligne pour sa part une «tendance plutôt à la rallonge, avec un délai moyen de 4,7 mois sur le marché local». Un constat qui pénalise la trésorerie des fournisseurs. «Nous payons nos fournisseurs de matières premières, qui sont essentiellement étrangers, avec un maximum de 90 jours, pour ensuite facturer à 150 jours», souligne ce manager.