Déficit budgétaire: Il ne faut pas s'attendre à un miracle

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Revue de presseKiosque360. Les fortes tensions sur les charges de compensation ne semblent pas inquiéter outre mesure le gouvernement qui maintient la prévision du déficit du Budget à 6,3% du PIB. Pas de loi de Finances rectificative non plus. Cet article est une revue de presse tirée du journal Les Inscriptions ECO.

Le 23/03/2022 à 21h20

Même si la trajectoire de la courbe de la dette du Trésor et celle du déficit budgétaire a de quoi inquiéter, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Dans son édition du 24 mars Les Inspirations ECO rapporte que «le déficit du Budget devrait s’établir à 6,3% du PIB cette année avant de redescendre à 5,9% en 2023». Il qualifie cette prévision de «vrai miracle» dans un contexte où les subventions de la farine et du gaz butane devraient exercer une pression sans précédent sur les finances de l’État, conséquence de l’explosion des cours internationaux du blé et des produits pétroliers.

Il est donc, selon lui pas nécessaire «d’envisager une loi de Finances rectificative». Le Maroc peut encore compter sur «les levées de fonds sur le marché international lorsque les conditions de ce marché les permettront et, le cas échéant, l’activation d’une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL)».

Le quotidien assure que pour faire face en partie au déficit, le Trésor compte sur une meilleure rentrée d’impôts, les dividendes de grandes entreprises publiques et les financements innovants, c’est-à-dire, la cession des actifs de l’État aux investisseurs institutionnels. Il donne l'exemple du premier financement innovant réalisé en 2019 sur cinq CHU avec la Caisse Marocaine des Retraites (CMR). Pour 2022, près de 12 milliards de dirhams sont attendus mais «il n’y a pas encore de précision sur les actifs qui seront concernés par ces montages».

Ceci dit, le journal pense fermement qu'au vu de la pression qui s’exerce sur les charges de compensation, «il faudra un incroyable alignement des planètes pour que les prévisions du déficit budgétaire (6,3% du PIB) ne soient balayées. Chaque point supplémentaire de déficit veut dire soit de la dette, soit des impôts en plus puisque l’endettement du Trésor est financé: soit par la croissance, dont on peut espérer des ressources fiscales supplémentaires, soit par l’augmentation des impôts ou des économies substantielles sur les dépenses».

A ce titre, il prévoit que l'endettement du Trésor devrait continuer d’augmenter bien au-delà du seuil de 70% du PIB, considéré comme une alerte pour les pays émergents. En effet, «le taux d’endettement devrait passer de 74,8% du PIB en 2021 à 76,1% en 2022 et à 76,4% en 2023». Dans le détail, «la dette intérieure progresserait de 57,6% du PIB en 2021 à 58,4% en 2022, puis augmenterait à 58,7% en 2023 alors que la dette extérieure augmenterait de 17,2% du PIB en 2021 à 17,8% en 2022, avant de connaître une légère détente à 17,6% du PIB en 2023».

Par Rachid Al Arbi
Le 23/03/2022 à 21h20