Décret réglementant la profession des voyagistes: ce qu’en pense la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc

Une agence de voyage.

Une agence de voyage. . DR

Le décret portant sur l’organisation de la profession d’agent de voyages est publié au Bulletin officiel. Ce texte définit les conditions d’octroi des autorisations d’exercer le métier et vise à adapter la profession face à l’apparition de nouveaux acteurs, notamment numériques. Ce qu’en pense la Fédération nationale des agences de voyages.

Le 10/09/2022 à 15h55

Le décret n°2.21.80 relatif à la loi n°11.16 concernant l’organisation de la profession d’agent de voyages a été publié au Bulletin officiel du 1er septembre 2022. Ce texte vise notamment à adapter le métier d'agent de voyages face à l’apparition de nouveaux acteurs comme les agences de voyages numériques, au développement du tourisme électronique et à l’utilisation de nouvelles techniques de communication en matière de tourisme.

Ce nouveau texte définit également les conditions d’octroi des autorisations d’exercer la profession d’agent de voyages, sachant qu’il existe au Maroc quelque 1.480 agences spécialisées employant des milliers d’agents, selon Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc.

Deux types de licence seront donc accordés aux demandeurs. Une licence A destinée aux entités productrices et distributrices de voyages, et une licence B accordées aux entités distributrices de produits de voyages. Selon le président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc, tout un chacun peut désormais devenir voyagiste au Maroc.

D’après ce décret, une agence B doit s’approcher d’une agence A pour acheter des produits de voyages, qu’elle va par la suite commercialiser. Ce professionnel craint ainsi le non-respect de cette condition et précise que les entités disposant d’une licence B pourraient s’approcher des OTA (Online tourism agency), c'est-à-dire les agences de voyages en ligne commercialisant essentiellement des prestations touristiques et des voyages fournis par des tiers, pour se procurer des produits.

Il pointe aussi la prolifération des produits de voyages sur les réseaux sociaux, signalant que ceux qui les commercialisent n’ont reçu aucune formation qualifiante. Il défend aussi le rôle joué par les voyagistes dans la promotion de la destination Maroc et de leur rôle dans la concrétisation des objectifs fixés par le ministère, à savoir doubler le nombre de touristes à l'horizon 2030 pour atteindre 26 millions de visiteurs.

La concurrence sera rude et risque de nuire aux 1.480 agences opérationnelles, mais ce texte permettra de réguler les offres de voyages sur internet et de régulariser les ventes de billets, ainsi que d’autres prestations, qui pouvaient se faire sur internet sans que les initiateurs n’y soient autorisés, nous affirme un voyagiste.

Le Conseil de gouvernement, réuni le 21 avril 2022, avait, rappelons-le, adopté le projet de décret n°2.21.80, portant application de la loi n°11.16 réglementant la profession d'agent de voyages.

Ce texte s'inscrit dans la poursuite du chantier de la réforme réglementaire de la profession d'agent de voyages. Il porte notamment sur la refonte, la simplification et la digitalisation de la procédure d’octroi de cette licence.

Abordant l’harmonisation des dispositions du projet de décret avec le chantier de la régionalisation avancée, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, avait expliqué que cela va s’opérer à travers le transfert des compétences de l’administration centrale en matière d’octroi et de retrait d’une licence d’agent de voyages aux services extérieurs du ministère du Tourisme.

Il avait noté que ces services seront l’acteur principal en matière de gestion de l'ensemble des procédures relatives à cette licence.

Par Hajar Kharroubi
Le 10/09/2022 à 15h55