Le programme national de développement des zones oasiennes est ambitieux. Il portera sur un total de 240 oasis que comptent les provinces du Sud et les régions limitrophes de l’Est, a affirmé dans un entretien avec Le360, Latifa Yaacoubi, directrice générale de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA).
Confiante dans l’avenir de la filière, Latifa Yaacoubi a annoncé à cette occasion que la variété marocaine dite Majhoul serait excellente. En revanche, la longue sècheresse a impacté négativement la situation des oasis, a-t-elle déploré.
Rappelant quelques chiffres, la directrice a expliqué que l’agence, créée en 2012, est dotée d’un budget annuel de 150 millions de dirhams, auquel il faut greffer une somme équivalente de soutien issue de la coopération internationale.
L’organisation est chargée d’élaborer, en coordination avec les autorités gouvernementales et les organismes concernés, un programme global de développement des zones de son intervention, d’assurer son exécution et le suivi de sa réalisation et de l’évaluer dans le cadre d’un développement durable aux niveaux économique, social, culturel, environnemental et humain.
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Revenant sur le sujet des inondations de septembre, elle n’a pu que constater les dégâts matériels causés par l’eau tout en louant les bienfaits de la pluie sur l’irrigation et les réserves. Elle a rappelé la fragilité des oasis sur le plan environnemental, qui souffrent d’incendies en été et de dégâts provoqués par les crues et les inondations en hiver.
«Durant les périodes chaudes d’été, les déchets ménagers qu’accumulent les habitants des oasis multiplient les risques d’incendie», a regretté la directrice générale, qui a mentionné l’amélioration du dispositif de prévention et de lutte contre les incendies. «Nous allons fortifier les oasis en établissant des allées de sécurité pour prévenir les feux», a-t-elle déclaré avant de préciser que l’agence instaurera un système d’irrigation durable et suffisant pour chaque oasis par l’intermédiaire de conduites venant de diverses sources et barrages. «Nous allons faire en sorte d’immuniser les oasis du Maroc».
Au sujet de l’arganier, Latifa Yaacoubi a précisé qu’«on dénombre au Maroc une superficie de 850.000 hectares d’arganiers qui produisent chaque année 5.000 tonnes d’huile d’argan. Vu l’importance de cette culture, il a été procédé depuis six ans à la plantation supplémentaire de 10.000 hectares d’arganiers. Cette filière compte plus de 850 coopératives féminines et 350 usines spécialisées dans le traitement de la noix d’argan». Toutefois, la production de 2024 risque, selon elle, de diminuer en raison de l’impact de la sécheresse.
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Et de conclure qu’à l’horizon 2030, la stratégie de développement des zones oasiennes et de l’arganier vise la résilience des écosystèmes face au changement climatique, l’amélioration du bien-être social des populations en milieu rural et urbain, la diversification de l’économie locale et son orientation vers des secteurs à forte valeur ajoutée.