Lors d'une rencontre organisée sur le thème de “La contribution au débat sur une nouvelle politique économique”, Lahlimi a indiqué que le royaume cherchait à se dégager du modèle de croissance tirée par la consommation. Le Haut commissaire au plan a suggéré que l'économie marocaine devait suivre la voie empruntée par les pays développés qui consiste à investir “dans les sources sectorielles et technologiques et des profits de l'après-crise”. Le responsable a tout de même tenu à préciser qu'une récession serait possible à court terme. Cette croissance serait d'autant plus naturelle “que tous les pays doivent faire face à une situation de détérioration de leurs équilibres macroéconomiques”.
La faute à qui ?
Le Haut commissaire a par ailleurs tenu à souligner qu'avec des réformes structurelles, la croissance pourrait effectuer un bond passant de 4 à 7, voire 8%. Celle-ci s'effectuerait “grâce aux soutiens de ses (Maroc) partenaires économiques”. Selon Lahlimi, l'origine de l'essoufflement de l'économie nationale serait due à la “politique budgétaire expansionniste marquée par un niveau élevé de l'investissement public et des subventions croissantes à la consommation, d'une politique monétaire ciblant le maintien au plus bas niveau de l'inflation dans un cadre d'ouverture commerciale accélérée et de régime de change fixe”. La chute annoncée de l'économie nationale serait aussi due à la fin de l'épargne depuis 2007. En effet, c'est depuis cette année que les finances du Maroc enregistrent un solde négatif menaçant les stocks de devise qui pourraient s'épuiser. Le Haut commissaire a tout de même tenu à indiquer que l'augmentation de la pression fiscale ne serait pas utile car “le Maroc se situe parmi les pays du même niveau de développement à avoir une pression fiscale des plus élevées”. “L'Etat devrait ainsi inclure les secteurs agricoles et informels dans l'assiette fiscale car il dispose d'une marge de manœuvre grâce à cette haute pression fiscale”, a conclu Lahlimi.