Dans son Rapport de suivi de la situation économique d'octobre 2017, la Banque Mondiale explique que cette augmentation de la croissance est due à un rebond de 14,3% du PIB agricole, à la faveur d'une récolte céréalière supérieure à la moyenne, contre -11,3% en 2016, l'année qui a été marquée par une "grave sécheresse".
Concernant le taux d'inflation, il devrait s'établir à 1 % en 2017 et à 1,6 % en 2018, selon les prévisions de l'institution financière internationale.
Le solde opérations courantes se situerait, quant à lui, à -5,2 % du PIB en 2017 et à -5,3 % du PIB en 2018, selon la même source.
Evoquant les perspectives à court terme, la BM indique que la croissance devrait ralentir en 2018, pour se situer à 3,1 %, et la création d'emplois restera faible. La bonne récolte de 2017 entraînera une diminution des effets de base en 2018. La croissance du secteur non agricole estimée à environ 3 % ne suffira pas à augmenter sensiblement le taux de croissance économique.
Elle estime aussi que la création d’emplois dans de nouveaux secteurs industriels et dans le secteur des services n’est pas suffisante pour absorber les nouveaux entrants.
Le déficit budgétaire continuera de se réduire dans la mesure où les autorités cherchent à le ramener à moins de 3 % du PIB et à ramener la dette publique à 60 % en 2021, ajoute-on.
Parmi les principales mesures budgétaires prises, la BM cite l’augmentation des recettes de la TVA et la réduction des exonérations fiscales (dans le secteur agricole), le but étant de consolider le régime fiscal des sociétés et de mieux faire appliquer les paiements d’impôts par les travailleurs indépendants et les professions libérales.
La BM relève aussi la détermination du gouvernement à réduire la masse salariale de la fonction publique, y compris les cotisations sociales, pour la ramener à 10,5 % du PIB à moyen terme, notant, toutefois, que la dépendance à l’égard des importations d’énergie se fera sentir encore plus fortement, car la facture énergétique devrait augmenter.
À moyen terme, le nouveau gouvernement est déterminé à mettre en œuvre des réformes structurelles pour stimuler la croissance potentielle et promouvoir une croissance plus inclusive, renforcer le cadre des affaires, moderniser l’administration publique et améliorer l’accès à des services publics de qualité, ajoute l'institution économique internationale, notant que le Maroc entend rejoindre le top 50 du classement Doing Business de la Banque mondiale d’ici 2021.
S'agissant des risques et défis qui se posent au Maroc, la BM évoque notamment les disparités spatiales en matière d’accès aux services et aux infrastructures, le développement économique inégal et les retards dans la mise en œuvre des réformes clés, dont les réformes budgétaires et structurelles.
Enfin, des perspectives économiques peu optimistes dans la zone euro et le risque persistant d’une dégradation de la situation géopolitique dans la région pourraient ralentir l’activité économique sous l’effet d’une baisse des exportations, des flux d’IDE et des transferts de fonds, ajoute la même source.
A noter que le Fonds Monétaire international (FMI) a lui aussi revu à la hausse ses prévisions de croissance de l'économie marocaine, tablant sur un taux de 4,8 % en 2017, au lieu de 4,4 % prévu il y a 6 mois.
Dans son dernier rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié il y a deux jours, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB du Maroc pour 2018 à 3 %, contre de 3,9 % projeté dans son estimation d’avril.