Crise: faut-il s'inquiéter pour les réserves de change au Maroc?

Un record absolu: en 2021, jamais les MRE n’ont envoyé autant d’argent en devises, en un an, vers leur pays d’origine.

Un record absolu: en 2021, jamais les MRE n’ont envoyé autant d’argent en devises, en un an, vers leur pays d’origine. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc dispose de 328 milliards de dirhams, soit 6 mois d’importations de biens et services. Mais attention à l’envolée des sorties de devises. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 09/06/2022 à 20h58

Dégradation du déficit commercial, hausse de la facture énergétique et des prix biens à l’import. Sur papier, la crise actuelle présage le pire en termes de réserves de changes au Maroc. Mais faut-il s’inquiéter? A la lecture d’une analyse du quotidien Les Inspirations Eco, la situation est assez confortable.

«Pour l’heure, il n’y a pas de crainte particulière sur les réserves de change qui s’élèvent à 328 milliards de dirhams, couvrant plus de 6 mois d’importations de biens et services. La situation reste donc assez confortable», indique la parution. L’explosion de la facture énergétique, des importations de demi-produits (ammoniaque, produits chimiques, matières plastiques) et des produits alimentaires (orge et blé principalement) est, en partie, amortie par les performances de l’OCP et des métiers mondiaux du Maroc.

Le déficit des échanges de marchandises, établi à 91 milliards de dirhams au cours des quatre premiers mois de l’année, est atténué par l’excédent de 23 milliards de dirhams de la balance des services. Ceci, grâce au rebond des recettes de voyages et du tourisme, même si l’activité est encore loin des niveaux enregistrés à la même période en 2020 (-22%) et 2019 (-36%).

«Parmi les autres sources de rentrées de devises, la manne des transferts des MRE se maintient avec des envois en hausse de 5% à 30,6 milliards de dirhams à fin avril. En outre, le Maroc a capté près de 10 milliards de dirhams d’investissements directs étrangers (-7%). Avec des dépenses également en baisse, le flux net d’IDE augmente de 5%, à 6,1 milliards de dirhams», rapporte le quotidien.

La parité dirham/euro ou encore dollar promet de s’apprécier à travers les flux de la période estivale. Mais «on pourrait assister à un retournement de tendance fin août ou début septembre en lien, notamment, avec les paiements de dividendes des multinationales», relève un professionnel. Le paiement des dividendes reste ainsi l’élément à surveiller. Alors que la saison de la rémunération des actionnaires approche à grand pas, les regards se tournent vers les grands groupes et les multinationales, puisqu’une part importante de la cagnotte ira à l’étranger, prévient Les Inspirations Eco.

Par Nabil Ouzzane
Le 09/06/2022 à 20h58