C’est une des pages sombres de l’histoire économique de la Grèce qui se tourne ce lundi 20 août. Le pays devrait voir le dernier des plans d’aide qui le régissent depuis 2010 s’achever, mettant ainsi fin à pas moins de huit années d’austérité dans un pays frappé de plein fouet par une crise budgétaire sans précédent.
Quasiment tous les médias européens sont revenus sur cet événement ce dimanche 19 août, à l’instar de Capital.fr qui titre sur l’émergence de la Grèce des plans d’aide, «du soulagement mais pas d’euphorie». Le pays rejoint ainsi le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et Chypre, pays de la zone euro qui ont été placés sous des programmes d'assistance depuis la crise internationale de 2008.
«En trois plans successifs (2010, 2012 et 2015), elle (la Grèce) aura reçu 289 milliards d'euros de prêts», rappelle le média. En contrepartie, le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités européennes ont exigé des réformes parfois dures, qui ont mis le pays «sur le flanc». Un quart du PIB s’est évaporé en huit ans et ce n’est qu’en 2017 que la croissance a réellement repris et que le chômage est enfin redescendu en dessous des 20%.
Mais comme l’explique l’article publié sur Capital.fr: «Le pays, qui a réalisé en 2016 et 2017 des excédents budgétaires (hors charge de la dette) d'environ 4%, bien au-delà des exigences des créanciers, n'est pas encore tout à fait libre». La Grèce devrait en effet rester sous surveillance pendant plusieurs années encore, même si l'agence de notation Fitch vient de relever la note de la dette du pays à «BB-», trois petits crans au-dessus du BBB- à partir duquel le crédit commence à être considéré comme de «bonne qualité».
De même, le média, ainsi que les milieux financiers, s’interrogent sur la sotenabilité de la dette grecque, qui n’est jamais redescendue sous les 180% du PIB. «Le FMI en doute et, faute d'avoir convaincu les autres pays européens de franchement tailler dans celle-ci, le Fonds est resté en marge du troisième plan», écrit Capital.fr. Pour ce qui est du gouvernement grec, la même source précise qu’il préfère mettre en avant des besoins annuels de financement qui, grâce à l'aménagement de la dette, resteront inférieurs à 15% du PIB à moyen terme, et par la suite à la limite de 20% jugée critique en Europe.