Les taux d’intérêt sur les crédits immobiliers devraient être revus à la hausse au 4e trimestre de cette année. En cause, la répercussion attendue de la hausse du taux directeur décrétée par Bank Al-Maghrib. «Au minimum, les taux débiteurs vont augmenter de 50 points de base (pbs). Les tarifs des banques pourraient même augmenter jusqu’à 80 pbs en fonction de l’appréciation du risque, anticipent certains analystes», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 11 octobre.
Avec la hausse prévue des dépenses des ménages à cause d’une inflation historiquement élevée sur les 30 dernières années (un pic à 8% en août et une moyenne de 5,8% sur les huit premiers mois de l’année), l’ardoise risque d’être salée. Et ses premiers effets se font déjà sentir: le taux de créances en souffrance du portefeuille des particuliers et des MRE s’est établi à 9,3% à fin août.
«Par ailleurs, si la hausse du taux directeur devait s’accélérer comme le prévoit Fitch Solutions, le choc sur les taux débiteurs sera donc plus important. Ce pourrait être un véritable coup de massue pour un marché immobilier encore convalescent», indique le quotidien. Pour l’heure, les trois groupes immobiliers cotés ont réalisé un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dirhams contre 3,7 milliards en 2019, année de référence. Les profits, eux, se sont établis à 110 milliards de dirhams contre 517 milliards en 2019.
Les acquéreurs vont intégrer la hausse de ces taux d’intérêt dans leurs calculs, et pourraient être moins enclins à finaliser leurs projets d’acquisition. Ce qui va freiner momentanément le marché immobilier», prévoit un analyste cité par Les Inspirations Eco.
Avec la morosité du marché et la remontée des taux d’intérêt, les promoteurs pourraient baisser un peu plus leurs prix, pour soutenir la demande. Le comportement de cette dernière va dépendre de la dynamique du marché dans sa globalité, notamment de la mise en place ou non de nouvelles incitations dans le cadre de la loi de Finances 2023. «S’il y a des incitations, elles vont contribuer à booster le marché. De toute façon, l’offre va toujours chercher à s’ajuster et à s’adapter aux conditions du marché», note le quotidien, citant un professionnel.