Contrebande: renforcement du contrôle et nouvelles inquiétudes

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Revue de presseKiosque360. Dans la région de l'Oriental, la contrebande vivrière a régressé grâce à plusieurs mesures radicales, mais un trafic plus organisé se met en place. A l'échelle nationale, plusieurs opérateurs se montrent pessimistes. Les détails.

Le 30/09/2016 à 02h24

Les autorités veulent mettre fin à la contrebande qui détruit l'économie du pays. Pour lutter contre ce phénomène, des mesures radicales ont été prises, surtout dans la région de l'Oriental. Entre autres, un grillage et des caméras de surveillance ont été installés sur la frontière avec l'Algérie. Les autorités ont également procédé à une identification des ânes de la région en leur faisant porter des boucles d'identification.

Ces mesures ont eu un effet immédiat puisque la contrebande a nettement reculé. “Les grands commerçants écoulent aujourd'hui les derniers stocks dont ils disposent. Les petits, quant à eux, ont baissé le rideau”, explique Driss Houat, ex-président de la Chambre de commerce d'Oujda. Seulement voilà, “la région vit actuellement une crise économique sans précédent puisque le gouvernement n'offre aucune alternative d'emploi aux habitants. Une situation qui a poussé les 30.000 familles vivant de cette activité à organiser ces dernières semaines de nombreux sit-in, bloquant ainsi la route nationale reliant Oujda à Saidia”.

Ce n'est pas tout. Même si les opérateurs structurés confirment que les produits provenant d'Algérie font presque partie du passé, le problème n'est pas encore résolu. Et pour cause! 90% des produits qui venaient d'Algérie ont été remplacés par des produits en provenance d'Espagne. Autrement dit, la région est passée de la “contrebande vivrière” à une “contrebande en réseaux”. On parle donc d'un trafic organisé, dont les produits arrivent dorénavant via les conteneurs. Par ailleurs, la Direction des Douanes a indiqué le nombre d'affaires de contrebande enregistrées annuellement: ainsi en 2015, il s'est établi à près de 7.400 affaires, contre 4.267 en 2016.

Selon un importateur de produits alimentaires et de boissons alcoolisés, le marché national est de plus en plus inondé par les produits importés illégalement. Selon lui, en 2016, 40% du total des produits alimentaires écoulés sur le marché seraient issus de la contrebande. Ce pourcentage dépasse les 50% pour les boissons alcoolisées. Selon lui, 20% des produits sont introduits par des contrebandiers via Bab Sebta ou Bab Melilla. Le reste est importé via des conteneurs.

En revanche, la contrebande de cigarettes a nettement diminué, notamment parce que 90% du trafic provenait de l'Algérie.

Par Sanae El Asrawi
Le 30/09/2016 à 02h24