Comment le Maroc gaspille ses agrumes

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Revue de presseKiosque360. La crise d’export ainsi que la désorganisation du marché local poussent les professionnels à s’inquiéter pour l’avenir du secteur des agrumes. D’autant plus que les leviers de valorisation et de distribution sont en panne. Détails.

Le 17/12/2018 à 21h31

Pourquoi le Maroc jette ses agrumes? C’est la question que pose L’Economiste dans son édition du jour. Le journal constate «d’importants volumes de clémentine abandonnés dans les vergers ou déversés sur les bas-côtés dans les campagnes» et parle de «surproduction».Or si le contrat programme qui est arrivé à échéance la campagne écoulée, tablait sur une production de 2,9 millions de tonnes, le volume global attendu ne devrait pas dépasser 2,6 millions de tonnes. L’objectif qui n’est pas atteint devrait l’être, selon le quotidien, d’ici 2020, avec l’entrée en pleine production des nouvelles plantations. «Les superficies ciblées par le contrat programme ont été dépassées de 20%: 125.000 ha contre 105.000 prévus».Pour ce qui de l’export, L’Economiste relève une réalisation des objectifs à hauteur de 50% seulement avec 650.000 tonnes d’agrumes expédiées lors de la campagne 2017-2018. De quoi accentuer l’inquiétude des producteurs.Cette situation est due, d’après L’Economiste, «au retard pris dans la réforme des marchés de gros et de manque de diversification des marchés extérieurs, voire le déficit de consolidation des débouchés traditionnels». A quoi il faut ajouter, «la forte concurrence rencontrée sur les marchés européens, notamment en provenance d’Espagne, de Turquie et d’Egypte».A décharge, le journal constate de faibles avancées sur la diversification, en dépit d’une subvention dédiée variant entre 500 et 1.000 DH la tonne, selon les destinations. A cela, il faut ajouter la faiblesse de la valorisation avec des quantités transformées «marginales» de 50.000 tonnes/an. En face, «les importations de jus et concentrés d’agrumes dépassent annuellement l’équivalent de 120.000 tonnes d’agrumes». Il serait aujourd’hui temps d’inverser la donne. 

Par Rachid Al Arbi
Le 17/12/2018 à 21h31