Un vrai casse-tête, que ces stationnements. Plus les villes se développent et moins il est facile de se débrouiller pour dénicher une bonne place de parking, à proximité de son lieu de travail ou de résidence. La plupart pensent se mettre à l’abri en payant mensuellement un gardien, mais rien n’y fait. Quand il n’y a plus de place, il n’y en a plus. Si à Casablanca l’affaire devient rapidement invivable aux heures de pointe matinales, la ville de Fès a pris le taureau par les cornes, et s’attaque à une solution globale.
La société de développement local (SDL) s’affaire déjà à lancer une nouvelle gestion des parkings dès le mois prochain. Le modèle est un mode de gestion innovant et pour le moins inhabituel. Non, il n’y aura pas un horodateur tous les cinq mètres, mais plutôt des bornes interactives, nous apprend le quotidien L’Economiste.
Dans le détail, cela consiste en une application sur un smartphone et un service prépayé, géré via des SMS. Le conducteur, à travers son téléphone, ne payera que la durée réelle de stationnement. “A travers ce dispositif qui sera d’abord mis en œuvre au niveau des arrondissements d’Agdal et Saïss, la SDL nous garantira une redevance annuelle de 8 millions de dirhams… Les recettes augmenteraient au fur et à mesure, avec l’augmentation du nombre des places de stationnement exploitées”, explique Mohamed El Harti, député et vice-maire de Fès à L’Economiste.
Viendront s’ajouter 51% des bénéfices qui seront reversés à la Commune. Un montant qui sera, chaque année, révisé en fonction du prix des tickets et des espaces utilisés. La gestion reste toutefois entre les mains de la mairie qui a sélectionné le groupement italien KLB (composé des sociétés Kiunsys et Liberologico d’Italie, et Bigazzi de France). Ce groupement sera chargé de la gestion du stationnement pendant les 25 prochaines années.
Cette nouvelle méthode permettra aussi à la ville de combattre le fléau des gardiens de parking, qui abusent parfois de leur “pouvoir” sur les automobilistes. A présent, un cahier de charges strict régira les zones de stationnement. Ainsi, seuls des contrôleurs assermentés auront leur mot à dire.
En termes d’amendes, le cahier de charge prévoit aussi une facture salée. “Le contrevenant devrait payer 50 fois le tarif du stationnement dans un délai n’excédant pas 48 heures. Passé ce délai, une amende de 2 dirhams/heure supplémentaire est appliquée. Signalons que les véhicules abandonnés durant 7 jours, ou stationnés dans des zones interdites ou dangereuses, sont mis à la fourrière. Idem pour les voitures des contrevenants récidivistes”, détaille le quotidien spécialisé dans l'économie.
Une large campagne de communication sera lancée afin d’expliquer le nouveau mode de gestion aux habitants de Fès. Une formule qui devrait rapporter, selon les prévisions de la SDL, une recette de 18 millions de dirhams par an d’ici trois ans, au lieu des 6 millions actuels.