Toute la presse internationale en parle. La grève des scénaristes et des acteurs d’Hollywood a pris fin jeudi 9 novembre à minuit. Après 118 jours d’arrêt de travail, et d’âpres négociations avec les patrons de Disney, de Netflix ou encore de Warner Bros, afin d’obtenir une meilleure rémunération dans une industrie bouleversée par l’avènement du streaming et l’intelligence artificielle, un accord a finalement été trouvé entre la Screen Actors Guild-American Federation of Television and Radio Artists (SAG-ATRA) et les studios hollywoodiens, représentés par l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP).
Depuis mai dernier, début du bras de fer, les tournages des productions américaines à Ouarzazate étaient donc suspendus. C’était un manque à gagner considérable pour l’industrie cinématographique nationale, nous confirme Said Andam, directeur de la Ouarzazate Film Commission.
La fin de la grève est donc une bonne nouvelle et ses effets commencent déjà à se faire ressentir. «La reprise s’annonce positive. Il y a plusieurs films qui se préparent, des superproductions qui poseront leurs valises à partir du mois de janvier», confie celui qui est également acteur et producteur exécutif de profession. «Passées les fêtes de fin d’année, les tournages étrangers reprendront de plus belle.»
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Dans un entretien accordé à un confrère au début de la grève d’Hollywood, Said Andam avait estimé le manque à gagner pour l’industrie. «En se basant sur la moyenne annuelle des recettes générées par les tournages étrangers au Maroc entre 2008 et 2022, à savoir 506 millions de dirhams, la perte est estimée 253 millions de dirhams», avait-il précisé.
Mais si l’on prend comme référence l’année 2022, où il y a eu 1 milliard de dirhams de recettes de tournage, la perte serait de 500 millions de dirhams. Ceci, en sachant que pour 2023, le département de la Communication avait tablé sur 2 milliards de dirhams de recettes, qui ne seront bien sûr pas atteints à cause de la grève à Hollywood.
La fin de la grève est de bon augure pour Ouarzazate. Mais ce n’est pas l’unique raison derrière la reprise bénéfique et optimale des tournages US au Maroc. «La crise actuelle au Moyen-Orient y est aussi pour beaucoup. Certains tournages devant se dérouler au Liban, par exemple, auront lieu au Maroc finalement», souligne Said Andam.