Le coût de la vie a déclenché récemment un vaste mouvement de colère en Jordanie, au point de pousser à la démission, début juin, du Premier ministre Hani Mulki. Les jordaniens manifestent contre un projet élargissant l’impôt sur les revenus à des salaires plus modestes, en plus des hausses des prix du carburant et de l’électricité. Interpellé à ce sujet lors de son point de presse trimestriel, mardi 19 juin, en lien avec le mouvement de boycott visant trois marques au Maroc, le wali de BAM affirme qu’il n y a pas lieu de comparer entre les deux cas. «La situation au Maroc ne ressemble en aucun cas à celle de la Jordanie», a-t-il tenu à rassurer.
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En effet, la Jordanie a bénéficié en 2016 d’une ligne de crédit de 723 millions de dollars sur trois ans. En contrepartie, le royaume hachémite s'est engagée à mettre en place des réformes structurelles pour entre autres réduire sa dette publique à 77 % du Produit intérieur brut à l’horizon 2021, contre 94 % en 2015.
Contrairement à la Jordanie, à l’Egypte et à la Tunisie, le Maroc n’est lié à aucun programme d’ajustement avec le FMI qui conditionne le déblocage en plusieurs tranches d’une ligne de crédit. «J’espère qu’on en arrive pas là», lance Jouahri. Ce dernier omet de citer la Ligne de précaution de liquidité (LPL) du FMI dont bénéficie le Maroc depuis 2012, après l’avoir renouvelé à deux reprises pour une durée de deux ans. D’ailleurs, le dernier accord signé au titre de la LPL, portant sur un montant de 3,61 milliards de dirhams, arrive à échéance en juillet prochain. Mais à ce jour, le Maroc n’a jamais senti le besoin d'utiliser la LPL.
La LPL sera-t-elle alors renouvelée ou bien va-t-on s’orienter vers l’option d’une Ligne de crédit modulable (LCM) comme le laissait entendre le wali de BAM lors de son point de presse conjoint avec le ministre des Finances en janvier dernier, à l’occasion du lancement de la flexibilité du dirham? La réponse sera en tout cas connue dans les semaines qui viennent, une fois le contrat LPL de 2016 arrivé à échéance.