Absorbée par Veolia dans la foulée de l’OPA hostile sur Suez fin 2021, le gestionnaire délégué d’eau, d’électricité et d’assainissement de la région du Grand Casablanca, Lydec, se trouve au cœur d’un imbroglio juridique dont la fin n’est pas encore programmée.
En effet, la fusion Veolia-Suez a débouché, au Maroc, sur une situation qui enfreint le droit de la concurrence. Le fait que Veolia étend son contrôle sur le marché de la distribution de l’eau et de l’électricité dans les trois plus grandes agglomérations du pays (Casablanca, Rabat et Tanger), à travers Lydec, Redal et Amendis, s’est traduit par une «opération de concentration économique non autorisée», aux yeux du Conseil de la concurrence.
Fin septembre 2021, l’institution dirigée par Ahmed Rahhou avait conditionné son feu vert au rapprochement Veolia-Suez à la cession de certains activités et actifs de Suez, dont Lydec, à un consortium d’investisseurs, composé des sociétés Meridiam, Global Infrastructure Partners, Groupe Caisse des Dépôts et Consignations et sa filiale CNP Assurance.
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Trois ans plus tard, le 26 septembre 2023, le Conseil de la concurrence a une nouvelle fois statué sur ce dossier, reprochant à Veolia de ne pas avoir respecté ses engagements. Suite à cela, Veolia a été sommé de céder Lydec et de se conformer à la décision d’autorisation de l’opération de concentration économique, et ce dans un délai maximum de trente jours. L’ultimatum expire ce vendredi 3 novembre alors que le dossier ne semble pas avancer, ce qui expose Velioa à des sanctions financières non négligeables. Le montant de l’amende pourrait atteindre jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel de Veolia au Maroc, estimé à plus de 13 milliards de dirhams, assorti d’une astreinte pouvant atteindre 5% du chiffre d’affaires journalier pour chaque jour de retard.
Par ailleurs, le mystère entoure encore les raisons derrière la non-concrétisation de la cession de Lydec qui, selon certaines indiscrétions, serait liée au sort des négociations avec le ministère de l’Intérieur (autorité délégante) et au nouveau dispositif encadrant les futures Sociétés régionales multiservices (SRM) dont l’entrée en vigueur coïncidera avec l’expiration du contrat de Lydec.
Contactée par Le360, une source au Conseil de la concurrence affirme que ce dernier attend la fin du délai imparti avant de se prononcer sur la suite.