L’application des droits antidumping sur les cahiers scolaires importés de Tunisie, dont le délai expire début janvier 2024, sera-t-elle reconduite? La réponse sera connue à l’issue de l’enquête de réexamen de cette mesure ouverte par le ministère de l’Industrie et du Commerce, à partir de ce mardi 19 décembre, suite à des requêtes transmises par trois producteurs marocains: Mapaf, Imprimerie Moderne et Dimyal.
Ces droits antidumping, en vigueur depuis le 4 janvier 2019 pour une période de cinq ans, sont fixés à 15,69% pour la société SITPEC, et 27,71% pour SOTEFI et les autres exportateurs tunisiens. Cette mesure avait été actée par un arrêté conjoint du ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique et du ministre de l’Économie et des Finances, du 10 décembre 2018.
Une marge de dumping de 196%
Dans leurs courriers, les trois entreprises marocaines expliquent que l’expiration de cette mesure serait susceptible d’entraîner une réapparition d’une marge de dumping de 196% qui favorisera une hausse des volumes d’importations et impactera la production locale. Une crainte exprimée après une comparaison entre les prix au détail des cahiers sur le marché tunisien et leur prix à l’export vers le Maroc, de juillet 2022 à juin 2023.
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«Pour faire valoir la probabilité de réapparition du dommage, la branche de la production nationale a fourni des données objectives qui démontrent qu’en cas d’expiration de la mesure antidumping, le niveau actuel des importations de cahiers avec des prix très bas en provenance de la Tunisie risqueront d’augmenter», souligne le ministère.
L’enquête permettra ainsi de collecter et vérifier, auprès des producteurs exportateurs tunisiens, des importateurs de cahiers, des producteurs nationaux et des autres parties concernées, «les renseignements et données nécessaires pour déterminer la continuation, la réapparition ou l’absence du dumping et du dommage».