Banques: le secteur en surliquidité dès le deuxième semestre 2016

Brahim Taougar - Le360

Après 2006, le secteur bancaire souffrait d'un déficit de liquidité qui avait même atteint les 70 milliards de DH par moment. Dès le deuxième semestre 2016, la tendance devrait s'inverser et les banques disposeront de plus de cash que ce dont elles ont réellement besoins.

Le 23/03/2016 à 16h34

Le secteur bancaire devrait connaître un revirement de tendance majeure dans les mois qui viennent. Selon le gouverneur de Bank Al-Maghrib, le secteur devrait retrouver une situation de surliquidité à partir du deuxième semestre 2016.

En d’autres termes, à partir du deuxième semestre de cette année, les banques marocaines auront plus de cash disponible que ce qu’elles utilisent réellement. Le Maroc n’avait plus connu pareille situation depuis 2006. A l’époque, le Maroc venait de clôturer 14 années de privatisation lesquelles ont permis d’importantes rentrées de devise, et ont donc injecté beaucoup de cash dans le circuit bancaire.

Depuis, à partir de 2007 et la forte croissance des crédits, le système bancaire s’est retrouvé en situation de déficit de liquidité. Ceci poussait la banque centrale à injecter régulièrement du cash dans le circuit à travers les avances à 7 jours (jusqu’à 70 milliards de DH par semaine) ou l’abaissement du taux de la réserve obligatoire que sont tenues de constituer les banques.

Aujourd’hui, on s’apprête donc à tourner ce chapitre. Selon les projections de Bank Al-Maghrib, le secteur bancaire devrait passer d’un déficit moyen de 16,5 milliards de DH à fin 2015, à une surliquidité de 20,9 milliards en 2016 et 47,1 milliards en 2017.

Notons qu’une surliquidité bancaire n’est pas forcément une bonne chose pour l’économie de tout pays. En effet, dans pareil contexte, les banques sont tentées d’assouplir de manière drastique les conditions d’octroie des crédits pour en commercialiser plus. Or, dans un contexte où le secteur au Maroc doit déjà faire face à une importante hausse des créances en souffrance, cela ne risque-t-il pas d’aggraver les choses ?

Par Younès Tantaoui
Le 23/03/2016 à 16h34