Le secteur bancaire est appelé à s’ouvrir davantage aux auto-entrepreneurs, aux PME et aux startups, a affirmé le président du groupe parlementaire du patronat, Abdelilah Hifdi, lors de la séance mensuelle relative à la politique générale à la Chambre des conseillers, mardi 12 novembre à Rabat.
Les parlementaires de la CGEM n’hésitent pas à pointer du doigt le volume élevé des garanties exigées par les banques marocaines: le montant de ces garanties dépasse le double de la valeur des prêts octroyés par le secteur bancaire, un niveau qui reste de loin supérieur à la moyenne mondiale voire celle de la région MENA.
Même si la CCG parvient à garantir 70% du montant des prêts, cela reste insuffisant, estime Hifdi, ce qui explique à ses yeux l’explosion, ces cinq dernières, du phénomène des crédits interentreprises qui totalisent plus de 400 milliards de dirhams en 2018 (non sans lien avec la lenteur des délais de paiement dans le secteur privé).
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La CGEM invite le gouvernement à s’inspirer des mécanismes de financement ayant montré leur efficacité dans d’autres pays, citant à ce titre l’exemple de la Banque publique d’investissement (France), Instituto Crédito Oficial (Espagne), Small Business Administration (Etats-Unis), etc.
Tout en se félicitant des mesures introduites dans le PLF 2020 en faveur des TPME, notamment la création d’un fonds de soutien de 6 milliards de dirhams, ou encore le projet de loi sur le crowdfunding, la CGEM estime que cet arsenal, à lui seul, reste insuffisant en l’absence de nouvelles formules de financement visant les catégorie exclues jusqu’ici des services bancaires.
Le patronat propose de réfléchir à des mesures incitatives facilitant l’accès des acteurs du secteur informel au financement bancaire, ce qui devrait avoir un impact sur l’accès des jeunes au marché de l’emploi.
Voici les mesures proposées par la CGEM visant à faciliter le financement des TPME et des startups:
- Etendre la présence de la CCG aux régions, de sorte à appuyer les centres d’affaires régionaux et les incubateurs d’entreprises;
- Diversifier les produits de la CCG en vue de répondre aux besoins spécifiques entreprises;
- Mobilisation des investisseurs institutionnels pour faciliter l’accès des TPME au financement à long terme à travers le marché des capitaux;
- Améliorer les lois réputées compliquées qui empêchent les investisseurs institutionnels d’étendre les activités de leurs portefeuilles d’investissements;
- Faciliter les conditions de crédit interentreprises, en particulier pour les TPME.