Le dirham perd du terrain sur le dollar mais aussi sur l’euro depuis 1 mois. Dans son édition du 9 avril, L’Economiste rapporte que la monnaie nationale s'est dépréciée de 9% par rapport au billet vert et de plus de 3% par rapport à l'euro en l’espace de 30 jours. Résultat: le dirham se replie de 3,5% face au panier de cotation. «Cela signifie aussi que malgré le mouvement brutal de ces dernières semaines, sa fluctuation reste contenue dans la bande définie, c'est-à-dire +/- 5%», relativise le journal.
Le quotidien explique cette contreperformance par la «conjonction de facteurs défavorables qui ont tous pour origine la crise sanitaire». Et d’énumérer: «la fermeture des frontières et le confinement exercent une pression sans précédent sur les principales sources de rentrée de devises, à savoir les exportations des phosphates, le tourisme, les transferts des MRE et les IDE». Ce n’est pas tout, puisque ce ralentissement est induit par la diminution des flux du commerce extérieur et l’attentisme des opérateurs économiques.
L’Economiste rappelle le choix des autorités monétaires qui ont opté pour un tirage de la ligne de précaution et de liquidité de 3 milliards de dollars pour renforcer les réserves de changes et ainsi «rassurer les marchés». Elle permettra de «renforcer les munitions de la banque centrale pour soutenir le dirham en cas de besoin, c'est-à-dire pour enrayer tout mouvement de la devise hors de la bande de fluctuation».
En attendant, le journal affirme que le marché arrive à s'autoréguler, la position de change des banques est même excédentaire (plus de 1 milliard de DH) pour la première fois depuis le 9 janvier 2020. Or, «les choses peuvent évoluer rapidement dans un sens comme dans un autre, en fonction des développements de la crise sanitaire». Cela signifie que si les flux à l'import devaient augmenter dans les prochaines semaines, la baisse du dirham pourrait se rapprocher rapidement des limites de la bande de fluctuation.