Le Maroc s’est constitué un matelas d’avoirs extérieurs pour palier à toute crise de paiement extérieur. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO rapporte qu’au dernier décompte arrêté au 24 septembre 2021, le trésor de guerre de Bank Al-Maghrib s’élevait à 318 milliards de dirhams (MMDH), soit un peu plus de 33 milliards de dollars.
«Même légèrement en dessous de ce qu’il était à fin 2020, ce niveau de réserve d’avoirs officiels, AOR selon la nomenclature du FMI, équivalant à un peu plus de sept mois d’importations, est tout à fait exceptionnel au regard de l’effondrement des recettes internationales du tourisme», assure-t-il.
Et pour cause, «les avoirs extérieurs constituent une variable capitale de l’appréciation du risque pays car ils permettent de sécuriser les investisseurs étrangers». Des avoirs extérieurs qui ont été confortés par les deux levées de fonds, opérées par le Trésor, qui ont atteint, respectivement, 62,9 MMDH et 37,5 MMDH, à travers deux émissions obligataires ainsi que l’opération de tirage sur la Ligne de précaution et de liquidité du FMI de 3 milliards de dollars», rappelle le quotidien. D’ailleurs, cet agrégat est surveillé comme l’huile sur le feu au point d’être confié à BAM qui gère les avoirs extérieurs en bon père de famille.
«Dans la «corbeille» de la banque centrale, que le grand public associe souvent au matelas de devises étrangères, il faut intégrer cinq composantes, à savoir le stock d’or (valorisé à 11,2 MMDH), les réserves en devises internationales (20,6 MMDH), la position de réserve du Maroc au FMI (1,9 MMDH), les avoirs en droits de tirages spéciaux (DTS) et les dépôts et titres, de loin la plus importante composante du trésor de guerre de BAM. Ce portefeuille de divers placements effectués par la banque centrale, qui est estimé à 265,6 MMDH, représente 83% du total des avoirs extérieurs», détaille le journal.
Il assure par ailleurs que «l’allocation stratégique des placements obéit à des règles très strictes fixées et validées par un double filtrage dont celui du Conseil de Bank Al-Maghrib qui approuve la nature des investissements et l’allocation stratégique des actifs». Et d’ajouter, «les risques financiers auxquels BAM est exposée dans le cadre de la gestion des réserves de change sont de différentes natures». Il y a le risque de défaut de paiement (risque de contrepartie) et le risque d’abaissement de la note de crédit d’une contrepartie par une ou plusieurs agences de notation.
Parmi les outils utilisés pour appréhender le risque de crédit, il y a «les limites d’exposition permettant d’éviter une prise de risque et une concentration excessive». Plusieurs catégories d’exposition sont scrutées telles que la notation de crédit, la classe d’actifs, le risque pays, le risque émetteur et le risque de contrepartie. A cela s’ajoute le calcul d’un rating moyen afin d’assurer une meilleure appréciation de l’exposition globale au risque de crédit. «Au 31 décembre 2020, les actifs gérés s’élevaient à 30,7 MMDH avec un rating moyen de «AA-», indique le journal.
Le quotidien parle aussi du risque de marché, lié à la gestion des réserves de change qui définit les portefeuilles de référence reflétant le niveau de risque toléré.