«Les mesures prises à travers l’accord signé samedi par le gouvernement, les syndicats et le patronat sont positives et importantes, surtout au regard de la conjoncture difficile que nous traversons», estime Rédouane Amimi, professeur à la Faculté des sciences juridiques et économique de Rabat-Agdal.
L’accord, signé samedi 30 avril 2022 dans le cadre du dialogue social, porte notamment sur une hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) de 10%, versée en deux tranches, à savoir 5% à partir de septembre 2022 et 5% une année plus tard.
Il prévoit d’aligner en 2022 le salaire minimum agricole garanti (Smag) sur le Smig, ainsi que la réduction de l’impôt sur le revenu. Le niveau de réduction de cet impôt fera l’objet de négociations en 2022 afin de l’instaurer au titre du projet de la loi de finances 2023.
L’accord prévoit également une revalorisation des allocations familiales pour les quatrièmes, cinquièmes et sixièmes enfants, de 36 à 100 dirhams ainsi qu’un congé paternité de 15 jours au lieu de 3 jours pour les époux.
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Les résultats du dialogue social ont, selon Rédouane Amimi, été le fruits d’une série de rencontres qui ont été empreintes d'une confiance réciproque et de sens de la responsabilité.
Selon cet expert, l’exécutif est «conscient de la situation difficile marquée par la flambée des prix». Aujourd’hui, d’après lui, «la société a besoin de cette impulsion sachant que les syndicats représentent une importante franche de la société. Il faut accorder un intérêt à la classe laborieuse». Selon cet universitaire, «la hausse du SMIG est fortement appréciée mais reste insuffisante. Il faut relever le niveau de vie de la classe moyenne car celle-ci constitue le moteur de l’économie».
Rédouane Amimi rappelle à cet égard que dans un récent discours, le roi Mohammed VI a appelé à l’institutionnalisation du dialogue social pour donner un élan important à la situation socio-économique. Il estime donc que «l’institutionnalisation de ce dialogue social va consolider l’économie et faire progresser les conditions de travail».
Le professeur universitaire et chercheur propose d’établir à l’avenir «des incitations fiscales en faveur des entreprises pour préserver la compétitivité de celles ci et des exportations marocaines», ainsi que le maintien du «soutien qu’accorde le gouvernement à certains produits dont les hydrocarbures». Il appelle aussi l'exécutif à trouver «d’autres mécanismes de financement en y incluant le secteur privé et le citoyen». Selon lui, les recettes fiscales ne sauraient, seules, suffire à l'avenir.